Qui est le génie mondial de la cyber sécurité Eugène Kaspersky, ancien du KGB non repenti ?

Eugène Kaspersky KGB cyber sécurité
 
Eugène Valentinovich Kaspersky, jadis un petit génie de l’informatique, est aujourd’hui une figure de la cyber sécurité. A 16 ans, il intégrait le programme de cryptographie, télécommunication et science de l’informatique du KGB. Il en ressortit après cinq ans, en 1987, pour devenir officier du renseignement dans l’armée soviétique. Il est aujourd’hui l’un des hommes du renseignement informatique les plus performants et les plus sollicités de la planète, notamment en matière de cyber sécurité. L’ancien du KGB s’est-il repenti ? C’est toute la question…
 
De toute façon, Kaspersky a toujours refusé de révéler quelle était sa mission au sein de l’armée soviétique, tout comme il refuse de révéler ce que le KGB lui a enseigné. « C’était top-secret, donc je ne m’en souviens pas », ose-t-il répondre.
 
Léonid Bershidsky, l’éditorialiste russe de Bloomberg View basé à Berlin, a pu affirmer que Kaspersky est « l’une des sources les plus dignes de confiance dans le domaine des menaces de cyber sécurité ». « Kaspersky a toujours dû avoir une longueur d’avance sur les autres dans la recherche sur le cyber espionnage russe », ajoute le journaliste : pour inspirer confiance malgré son histoire. La preuve ? Un récent rapport de Kaspersky sur le groupe d’espions « Turla », probablement russe, qu’il accuse de représenter l’un des plus gros risques mondiaux pour la cyber sécurité.
 

Kaspersky, ancien non-repenti du KGB et génie de la cyber sécurité, s’implante partout dans le monde

 
Mais cette preuve n’en est pas une. Si Eugène Kaspersky travaille effectivement pour le renseignement russe, il est évident qu’il doit être le premier à feindre de contrer la menace russe, peut-être même avec des virus qu’il a aidé à créer. D’abord par souci de crédibilité, ensuite pour se rendre indispensable sur le marché.
 
Ce qui est certain, c’est que l’entreprise de Kaspersky est devenue un titan dans le monde de la sécurité informatique : elle couvre 200 pays et territoires, compte 400 millions d’utilisateurs individuels et 270.000 entreprises parmi ses clients.
 
Son site internet précise qu’il travaille notamment avec Interpol, Europol, la section de criminalité de la police néerlandaise, la police de Londres ainsi qu’avec les CERT (Computer Emergency Response Teams), des équipes de sécurité informatiques à travers le monde réunies en association globale. Tout dernièrement, son entreprise a signé un accord avec le fournisseur européen de technologie qui connaît aujourd’hui le développement le plus rapide, Exertis.
 

En Russie, les entreprises de cyber sécurité doivent collaborer avec le gouvernement, Kaspersky aussi

 
L’importance de l’entreprise de Kaspersky, dont toutes les données sont conservées à Moscou, est déjà inquiétante en soi. Mais ses liens de plus en plus importants avec nombre d’agences gouvernementales du monde entier le sont plus encore. L’entreprise de l’oligarque russe fournit ses services de cyber sécurité à Interpol ainsi qu’aux 190 pays membres qui en dépendent. Et les journalistes d’investigation ne se précipitent pas sur la question malgré le passé sulfureux de son fondateur au sein de l’armée soviétique.
 
A l’exception de Wired. « En Russie, toutes les entreprises de haute technologie comme le Kaspersky Lab doivent coopérer avec le Siloviki, le réseau d’armée, de sécurité, d’application de la loi et des anciens vétérans du KGB, au cœur du régime de Poutine », assure le journal. Il évoque le rôle du FSB, successeur du KGB chargé notamment du renseignement : « C’est le premier combattant contre le cyber crime, qui opère également au sein de l’immense réseau de surveillance électronique du gouvernement. En vertu de la loi fédérale 40-FZ, le FSB peut non seulement contraindre n’importe quelle entreprise de télécommunications à installer le matériel ou le logiciel nécessaire pour l’aider dans ses opérations, mais l’agence peut également assigner ses propres officiers au sein de ces entreprises. »
 

Eugène Kaspersky travaille à implanter des mini-puces électroniques dans la main des hommes…

 
L’un des objectifs que se fixe actuellement Kaspersky est l’implantation d’une puce électronique capable de gérer l’ouverture de la voiture, du bureau, du téléphone, de la maison ou de la salle de sport de son porteur… Elle pourrait même rapidement permettre d’acheter ou de vendre. Cette puce n’est pas seulement une idée : certains employés de l’entreprise la portent déjà, pour l’essayer. Ils en sont ravis, elle rend leur vie tellement plus « simple » !
 
« Un gros potentiel », décrit l’un d’entre ces « cobayes ». Gros potentiel effectivement, surtout pour le FSB… ou la NSA.
 
Quiconque a lu l’Apocalypse peut penser que l’introduction de cette puce ressemble étrangement à « la marque de la Bête », sans laquelle on ne pourra ni acheter, ni vendre…
 

Béatrice Romée