Après des décennies de persécution des lanceurs d’alertes qui exposent tour à tour la fraude, la corruption ou les viols perpétrés par les célèbres Casques bleus, les scandaleux efforts de l’ONU pour faire taire et détruire ceux qui avertissent des différents problèmes sont peu à peu révélés. Le cas explosif d’Anders Kompass, qui avait dénoncé publiquement les viols d’enfants perpétrés par les Casques bleus de l’ONU en République de Centrafrique, est exemplaire à ce titre : il avait subi les représailles des autorités les mieux placées des Nations unies et ainsi suscité l’indignation dans le monde entier…
Mais le cas médiatique d’Anders Kompass n’est que la partie visible d’un iceberg aux conséquences dramatiques – non seulement pour les employés honnêtes de l’ONU, mais pour l’humanité toute entière. Et à moins que des mesures ne soient très vite prises, le problème n’ira qu’en s’aggravant.
Plusieurs employés licenciés après avoir révélé des viols et crimes commis par des Casques bleus de l’ONU
Des experts, chercheurs et observateurs ont affirmé que le ciblage systématique des personnes qui révèlent des crimes perpétrés au sein de l’ONU aide à protéger les criminels et permet à la corruption de s’installer toujours davantage au sein de l’organisation internationale.
En faisant comprendre aux employés honnêtes que de telles révélations entraîneront nécessairement des représailles et peut-être même leur faillite personnelle, les responsables de l’ONU sont ensuite libres de faire exactement ce qu’ils veulent. Lorsque s’ajoute à cette situation la très controversée « immunité diplomatique », travailler pour l’ONU devient quasiment un permis de commettre un crime en toute impunité.
Les victimes en paient le prix, tout comme les contribuables contraints de continuer à financer la corruption et le crime par le biais de l’ONU.
Selon les chiffres du GAP, l’ONU n’a pas su protéger des représailles 98% des lanceurs d’alertes
Selon les chiffres rassemblés par le Government Accountability Project, organisme non lucratif qui travaille à protéger les lanceurs d’alertes partout dans le monde, l’ONU n’a pas su protéger ces derniers des représailles dans 98% des cas, entre 2007 et 2010. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une telle proportion montre que si l’ONU ne l’a pas fait, c’est qu’elle n’a pas voulu le faire.
Mais le scandale commence à faire surface, comme le prouve un article journal britannique The Guardian, très à gauche et habituellement fervent défenseur de l’ONU, qui révélait récemment que le « bureau d’éthique » de l’ONU avait reçu 447 dossiers de lanceurs d’alertes expliquant avoir subi des représailles pour avoir dénoncé de mauvaises pratiques. Seuls 140 d’entre eux ont été examinés, et parmi eux quatre ont entraîné des poursuites. « Des chiffres bien peu encourageants pour ceux qui auraient aimé dénoncer la corruption, les mauvaises pratiques ou les abus sexuel », rapporte le Guardian.
Le scandale n’est pas récent : en 1990, Kathryn Bolkovac était partie en Bosnie au sein des troupes de l’ONU. Elle avait alors découvert des trafics d’organes, d’enfants et de prostituées dans lesquels des soldats de l’ONU étaient impliqués. Elle avait alors dénoncé la chose. Mais au lieu de prendre les mesures urgentes et nécessaires pour faire cesser ces trafics, l’ONU s’est acharnée sur cette femme, licenciée sans raison valable, et les faits ont été étouffés. Depuis, ce genre d’histoires est récurrent.
Des lanceurs d’alertes écrivent au Secrétaire général de l’ONU, sans obtenir de réponse
On connaît aussi le cas plus récent de deux personnes ont été licenciées pour les mêmes raisons : l’une dénonçait les horreurs commises par des Casques bleus en Centrafrique, l’autre en Haïti. Aucune mesure n’a été prise, si ce n’est contre ceux par qui le scandale devenait public.
Un groupe de lanceurs d’alertes a récemment écrit une lettre au Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, à propos du traitement qu’ils avaient reçu. « Chacun d’entre nous a dénoncé des méfaits sérieux, des manquements graves ou même des actes criminels aux Nations unies », écrit le groupe.
« Notre expérience collective, après avoir dénoncé ces mauvaises conduites, est que l’ONU couvre l’exploitation sexuelle, l’abus de pouvoir, la corruption et d’autres comportements criminels depuis plus d’une décennie et demi. Chacun d’entre nous a subi des représailles pour avoir révélé ces comportements. Nos cas sont bien connus, et malheureusement, empêchent d’autres de parler. Cela doit changer », poursuivent-ils.
Aucune réponse de l’ONU.