Christopher Booker, chroniqueur au Daily Telegraph et climatosceptique très en vue, met en relief les conclusions d’une réunion de trois jours de hauts responsables judiciaires à la Cour suprême de Londres qui s’est tenue dans une certaine discrétion du 17 au 19 septembre dernier. Il s’étonne sans naïveté du fait que l’une des principales propositions de cette rencontre de hauts magistrats et hommes de loi du monde entier, un plan judiciaire de pénalisation internationale du « négationnisme » des climatosceptiques, n’aient pas fait la « une » des journaux. Il est vrai que les médias eux-mêmes sont à la pointe du combat pour imposer le « dogme laïque » du réchauffement d’origine humaine.
Il s’agit ni plus ni moins d’exposer aux rigueurs de la loi internationale quiconque remettrait en question les « preuves scientifiques » actuellement avancées pour imposer l’idée d’un changement climatique dû à l’activité de l’homme et – non point accessoirement mais principalement – pour mettre en place une politique mondiale de surveillance et de taxation en vue de l’éviter et d’en prévenir les effets. La réunion de Londres s’est tenue dans la perspective de la COP21 à Paris, grâce à des financements de la part de la Cour suprême elle-même, du gouvernement du Royaume-Uni et du programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Ce dernier est l’un des deux sponsors onusiens du GIEC.
La Cour suprême de Londres a abrité un symposium sur le climat : vers la pénalisation du « négationnisme » ?
La personnalité d’un juge de la Cour, Lord Carnwarth, « réchauffiste » convaincu, ami du Prince de Galles et collaborateur du GIEC depuis 2002, a facilité les choses. Le Prince Charles, soit dit en passant, a fait parvenir à la réunion un message proposant de faire adopter par l’ONU une « Magna Carta pour la Terre » à Paris en décembre.
Tandis que l’identité de nombreuses personnalités présentes à la réunion a été maintenue secrète, certaines interventions des participants ont été rendues publiques. La plus révélatrice aura été celle de Philippe Sands, avocat de tout premier plan du cabinet de Cherie Blair, professeur de droit au University College de Londres. A l’heure où la signature d’un traité contraignant lors de la COP21 paraît de moins en moins probable, selon Christopher Booker, le juriste a expliqué qu’il est temps désormais de mobiliser la justice et de mettre en place une loi universellement contraignante pour imposer la limitation du réchauffement.
Evoquant les « preuves accablantes » du changement climatique d’origine humaine, Philippe Sands a déploré que des « individus à haute qualification scientifique, bien informés et influents » continuent de nier « le réchauffement de l’atmosphère, la fonte des glaces et la montée du niveau de la mer », dus évidemment à nos émissions de CO2. Les cours du monde entier, sous la conduite de la Cour internationale de justice, pourraient jouer un rôle vital en vue de la « liquidation définitive de ces allégations ».
Un plan judiciaire en vue d’une loi internationale contre les climatosceptiques
Cela passerait par une initiative d’« établissement des faits » au plus haut niveau, pour mettre fin à ces « disputes scientifiques » une fois pour toutes. Il deviendrait alors illégal pour n’importe quel gouvernement ou société – et, suppose Booker, pour n’importe quel scientifique – de remettre en question la « science établie ». En donnant aux « preuves scientifiques » la force d’une loi internationale contraignante, celles-ci pourraient être utilisées en vue de contraindre les gouvernements à « mettre en œuvre les réductions d’émissions nécessaires », y compris par le déphasage des énergies fossiles, afin de stopper le réchauffement climatique.
Un nouveau « négationnisme » interdit, donc : l’idée est bien de mettre hors-la-loi « toute discussion sur l’un des points les plus controversés de l’histoire de la science », observe Booker qui dénonce « le curieux état psychologique » des partisans de cette proposition.
Pour mettre tout cela en perspective, il suffit de penser aux probables réponses à tout ce baratin de la part de la Chine et de l’Inde (qui vient d’annoncer son intention de tripler ses émissions de CO2 d’ici à 2030). Non seulement ils ont botté en touche toute chance de conclure un “traité contraignant sur le climat” en décembre. A la pensée de ces juristes gonflés de leur propre importance qui voudraient les faire plier par le biais du droit international, ils se contenteront de sourires énigmatiques, tout en continuant de compter sur les énergies fossiles pour faire tourner leurs économies qui seront bientôt les plus importantes au monde.
Mais que la proposition de Philippe Sands puisse être accueillie favorablement en vue de peser sur les pays développés en organisant cette nouvelle traque au négationnisme n’est pas douteux.
Elle s’inscrit même dans le cadre d’une poussée plus large : des scientifiques américains devaient, quelques jours plus tard, réclamer l’utilisation de la loi américaine contre le crime organisé – la loi RICO – contre les climatosceptiques. Nous en avons parlé ici sur reinformation.tv.