On ne parle plus, ou presque, que des migrants. Les politiques semblent avoir abandonné toute autre considération pour s’interroger non pas sur la nécessité de les accueillir, sans discernement aucun ; mais comment les recevoir, et où… Mais cette crise migratoire a des contrecoups politiques dont l’évidence aurait dû les frapper. Un peu partout en Europe, les partis nationalistes voient leur audience grimper, et les intentions de vote renforcer, dans les sondages, leurs espérances électorales.
Plus on va vers l’Ouest, but ultime des migrants, plus le phénomène est manifeste. Premier exemple, l’Autriche, où le FPO (Parti de la liberté) vient d’obtenir 30,4 % des voix aux élections régionales dans le Land du nord de Haute-Autriche. 30,4 % soit plus du double du score obtenu par le même parti lors du dernier scrutin, en 2009. Un résultat qui inquiète Vienne. Dimanche, c’était au tour de la capitale d’aller aux urnes. Et si les sociaux-démocrates, avec un score de 39,5 % ont conservé la mairie traditionnellement à gauche, ils ont tout de même perdu cinq points que, pendant ce temps-là, le FPO a obtenu, avec 30,9 %, son meilleur score dans la capitale.
Les partis nationalistes dopés par la crise migratoire
Aux Pays-Bas, Geert Wilders et son Parti pour la liberté dénoncent eux aussi « le tsunami de l’asile en provenance de pays musulmans ». Fin septembre, un sondage a appuyé ce message en leur prédisant 25 sièges sur 150 à la Chambre des députés, soit 10 de plus que lors des dernières législatives, alors que le parti libéral au pouvoir n’en obtiendrait que 27 si une élection devait se produire.
En Suède, la progression est semblable, un sondage publié fin août ayant même donné pour la première fois les Démocrates de Suède (SD) en tête devant les autres partis, avec 25 % des voix. Au point que le vice-président du parti centriste, Fredrick Federley, s’est dit prêt à discuter avec eux afin d’obtenir une majorité en cas de nouvelles élections. Il est vrai que la Suède est le premier pays européen d’accueil en proportion de sa population.
Même un peu moins marquée, la tendance est à peu près la même en Belgique, en Allemagne, en Italie, en Grande-Bretagne, etc.
… et en France, bien sûr, où le Front national inquiète les instituts de sondages et les partis de gouvernements qui redoutent, tant à droite qu’à gauche, de passer en troisième position lors des scrutins à venir – et surtout lors de l’élection présidentielle dans dix-huit mois.
Respectez notre vie privée…
Il faut dire que les socialistes au pouvoir ne sont pas très adroits en matière de communication sur la question. On se souvient qu’il y a quelques semaines François Hollande avait évité, maladroitement, de répondre à la question d’un journaliste qui lui demandait s’il serait prêt à inviter des migrants chez lui.
Jeudi dernier, c’est le député socialiste du Pas-de-Calais Brigitte Bourguignon, qui a donné l’exemple de la maladresse.
Sortant de chez elle, l’élue, qui avait appelé les jours précédents à donner des habits pour les migrants, a eu la surprise de trouver son véhicule recouvert de vêtements.
Sa réaction pourrait être donnée comme exemple, et peut-être même symbole, de la bêtise de certains de nos responsables politiques. Brigitte Bourguignon a en effet eu ce mot : « C’est un peu choquant, je suis prise à partie chez moi, certaines personnes ne font pas le distinguo entre la vie privée et la vie politique. »
Croyez-vous sincèrement Madame, que si nous accueillions des migrants chez nous, ils auraient l’amabilité de faire la distinction entre notre vie publique et notre vie privée ? Il est dix-huit heures, on ferme. Veuillez retourner à la rue…
Une fois de plus, une fois encore, ces politiques se payent notre tête !