On l’appelait « le Donateur ». Et personne en dehors des membres du conseil d’administration de la National Abortion Federation (NAF) ne connaissait son nom. Des années après avoir quitté son poste de directrice d’un établissement du Planning familial, Abby Johnson raconte l’épais mystère dont on entourait alors la fondation Susan Thompson Buffett, créée par le milliardaire Warren Buffett, principale pourvoyeuse de leur fonds de roulement.
Aujourd’hui, on ne se cache plus pour financer la culture de mort – du moins, encore pour les trafics d’organes dont le Planning américain est accusé depuis plusieurs mois…
Abby Johnson sur Life Site
Depuis qu’elle s’est convertie à « la cause pro-vie », après avoir assisté à l’horreur d’un avortement guidé par échographie, Abby Johnson confie régulièrement à Life Site les raisons de son nouveau combat. Après sa démission en octobre 2009, les pressions ne se sont pourtant pas faites attendre.
Trois semaines seulement après l’abandon de son poste, Abby Johnson a été convoquée à la Cour. Tout de suite, confie-t-elle, elle a pensé aux informations sensibles que le Planning ne voulait sans doute pas voir étalées sur la place publique, en particulier ses financements « occultes ». Les enjeux n’étaient visiblement pas anodins…
Le « Fonds de Justice » a doublé le nombre d’avortements
Les cris de joie avaient pourtant fusé lors de l’annonce de ce nouveau et inespéré « Fonds de Justice » , comme ils l’appelaient dans les centres, alors qu’elle était encore en poste. C’était un programme de financement pour aider les femmes « en difficulté » à payer leur avortement – le Planning s’arrangeait toujours pour qu’elles le soient… 100 $ au lieu de 400 $ ! Révolutionnaire !
Au cours de la première année, le nombre d’avortements a ainsi doublé… Et même si le Donateur a peu après redescendu son pourcentage de participation à 40% au lieu de 75%, les « cliniques » s’en donnaient à cœur joie.
L’origine de cette nouvelle source financière ? Impossible d’en connaître la provenance pour les employés et même les directeurs des centres qui savaient seulement qu’elle générait chaque année jusqu’à 21 millions de dollars pour l’industrie de l’avortement. C’est à la conférence annuelle de la NAF que Abby Johnson a pu, un jour, en savoir plus, grâce à une amie récemment promue au CA de la NAF.
Warren Buffett, l’homme de l’ombre…
Si c’était une femme qui représentait la généreuse association à toutes les conférences de la NAF, le pourvoyeur n’en était pas moins un homme, célèbre qui plus est : Warren Buffett. Richissime homme d’affaires et investisseur américain, « self-made man », il possède aujourd’hui une fortune évaluée d’après le classement Bloomberg des milliardaires, à près de 80 milliards de dollars – la deuxième mondiale. Et son « œuvre de charité » est, depuis 2004, au nom de sa femme : la Fondation Susan Thompson Buffett,
Abby Johnson met en ligne, sur Life Site, les formulaires 990 des trois années précédentes, c’est-à-dire les formulaires qui résument pour le service des impôts américain (IRS) toutes les activités de l’organisation, dont la liste des bénéficiaires…
La « santé reproductive » du Planning Familial… et des autres
Elle est sans surprise : la « santé reproductive » et éco-responsable y tient une place magistrale. De l’une à l’autre association, le combat est le même. Et il faut le porter dans les pays en développement, comme s’y attellent des organisations « à but non lucratif », comme « VSI » ou « DKT »… « Advocates for Youth » s’occupe de la jeunesse qu’il faut informer sur sa santé reproductive et sexuelle. « Ipas » aide les femmes à exercer leurs droits en matière de reproduction et contribue à réduire la mortalité maternelle (en tuant largement). « Population services international » fait de même…
La Fondation n’oublie pas d’arroser les Universités, multipliant les bourses pour les étudiants dans le besoin – ça paye toujours à un moment ou à un autre. Et pense même à un autre pan de l’idéologie mondialiste, en soutenant la « Nuclear Threat Initiative » qui travaille à renforcer la sécurité mondiale en réduisant les menaces mondiales d’armes nucléaires, biologiques et chimiques…
Les financements se font aujourd’hui à découvert
Autant de dons, autant d’influences. La fiche Wikipédia de la Fondation précise qu’elle ne travaille pas sur des demandes directes, préférant choisir ses bénéficiaires – on comprend mieux.
Notons enfin que Warren Buffett a donné 83 % de sa fortune, en 2006, à la « Fondation Bill-et-Melinda-Gates », œuvre dite de charité, connue pour ses accointances idéologiques avec la culture de mort, menant des campagnes de vaccination plus que douteuses dans les pays en développement (souvent contraceptives ou abortives).
Le contrôle de la reproduction est plus que jamais d’actualité. Et plus besoin de se cacher pour le financer.