Air France propose à ses pilotes de travailler plus ou de gagner moins

Air France pilotes travailler plus gagner moins
 
Pour tenter de résoudre la crise qui l’oppose à ses pilotes et à leurs syndicats, la direction d’Air France vient de leur proposer trois nouveaux types de contrats de travail intégrant différents degrés d’’efforts en termes de productivité, qui reviennent, pour faire court, à accepter soit de travailler plus, soit de gagner moins. On ne s’’étonnera guère que la proposition n’’ait été reçue qu’’avec fort peu de chaleur…
 
C’’est le directeur des ressources humaines de la compagnie aérienne, Xavier Broseta, l’’homme à la chemise déchirée, qui en a fait l’’annonce lundi. Celle-ci se résume à trois possibilités assez simples, trois contrats envisageables :
 

Air France propose à ses pilotes de travailler plus ou de gagner moins

 
•Premier type de contrat : le pilote accepte les gains de productivité demandés et sa rémunération est préservée ;
 
•deuxième type : le pilote travaille plus encore et voit son salaire augmenter ;
 
•troisième type : le pilote refuse les efforts de productivité demandés pour conserver son actuel niveau de travail, mais son salaire est alors ajusté à la baisse.
 
« On a fait cette proposition aux pilotes, on peut l’’étendre aux hôtesses et aux stewards. C’’est sur la table », a-t-il ajouté à l’’adresse des personnels au sol avec lesquels des négociations débuteront le 6 novembre.
 
Faut-il encore qu’’un tel plan fasse partie d’’un accord. Or ces propositions ont été immédiatement dénoncées par Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d’Air France. « Je suis toujours aussi étonné de la forme que cela prend », a-t-il affirmé sur Europe 1. « On fait des annonces dans la presse qui concernent les organisations professionnelles, on ne leur en parle pas avant bien entendu, et puis on guette par voie de médias leur réaction. »
 

Un ministre socialiste qui soutient les baisses de salaires

 
De son côté, le ministre des Finances a estimé « légitime », sur France Inter, que la direction d’’Air France demande à ses pilotes d’’accepter des conditions proches de ceux de ses concurrents : « C’est ça qu’’il y a derrière cette proposition, c’’est ce qu’’on appelle le plan A, une meilleure compétitivité par une meilleure maîtrise des coûts des équipages. »
 
« Le plan A est celui qui permet d’’éviter qu’il y ait un trop grand nombre de destructions d’’emplois », a ajouté Michel Sapin, évoquant un plan B qui, si on en croit les dernières déclarations de la direction d’’Air France, est toujours à l’’horizon. Et ce d’’autant plus qu’’un accord sur ces bases paraît, pour l’’heure, inenvisageable…
 
Il peut paraître d’’ailleurs curieux qu’’un ministre socialiste appuie un projet qui consiste à diminuer les rémunérations de salariés – même si, par ailleurs, il paraît difficile d’’envisager actuellement d’’autres voies. On imagine les cris d’’orfraies qu’’aurait vraisemblablement poussés Michel Sapin si, du temps où il était dans l’’opposition, un gouvernement de Nicolas Sarkozy avait osé émettre pareil avis !
 

François le Luc