C’est la revue scientifique Nature, peu suspecte de sympathie pour les climatosceptiques, qui vient de publier les résultats de cette étude à contre-courant : une équipe de chercheurs de l’Université de Grenoble et de l’Open University du Royaume-Uni vient d’affirmer que la fonte des glaces de l’Antarctique Sud n’entraînera pas le cauchemar annoncé. Les scénarios catastrophes ne résistent pas à leur modélisation des événements à prévoir autour du pôle Sud en cas d’augmentation continue des gaz à effet de serre.
Il faut souligner en effets que ces scientifiques souscrivent entièrement à la théorie du réchauffement climatique causé par les émissions de CO2 d’origine humaine. Cela rend leur étude d’autant plus remarquable.
La revue “Nature” publie une étude scientifique assurant que la fonte de l’Antarctique ne provoquera pas une montée très rapide des océans
L’impact de la fonte de l’Antarctique sur la montée du niveau des océans sera significatif, assurent-ils, mais selon le scénario le plus probable celle-ci ne devrait pas excéder les 10 cm. Une montée de 30 cm et plus, évoquée par les études citées à ce jour, n’a qu’une chance sur 20 de se produire.
L’intérêt de l’étude menée par Catherine Ritz et Tasmin Edwards est de faire appel à de multiples données physiques, telles la configuration du substrat rocheux du continent et la manière dont la glace s’y déplace, sans compter les observations par satellites sur les 20 dernières années qui permettent de relever les modifications réellement en cours. Les glaciers de certaines zones occidentales de l’Antarctique, aux rives de la Mer d’Amundsen, apparaissent comme instables et dans une phase de « déclin irréversible ». Dans d’autres zones, rappelons-le, la glace est au contraire dans une phase de croissance.
Les scénarios catastrophes du GIEC ne sont pas réalistes
Les 3.000 simulations réalisées dans le cadre de l’étude de Ritz et Edwards ont pour particularité d’avoir été mises en regard de ce que l’on constate aujourd’hui. Ces données de l’observation ont été intégrées dans les scénarios pour les pondérer : une démarche qu’aucune étude réalisée à ce jour n’avait entreprise, assurent-ils.
En annonçant une montée moyenne des océans de 10 cm d’ici à la fin du siècle, l’étude n’est pas si éloignée des dernières annonces du GIEC – mais elle s’en distingue fortement en écartant la prédiction selon laquelle l’instabilité de l’Antarctique pourrait aboutir à une montée de 50 cm, voire d’un mètre d’ici à la fin du siècle que les « réchauffistes » ne craignent pas de citer. « Aux termes de notre étude cela n’est tout simplement pas plausible », a commenté Tasmin Edwards. Il suffit de tenir compte de la configuration irrégulière du substrat rocheux : en de nombreux endroits, l’orientation de leur pente suffit à écarter l’idée que les choses se passent très vite.