L’effondrement du Gulf Stream ? Mensonges et tromperies

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L’hypothèse de la fin du Gulf Stream et de la glaciation de l’Europe a refait surface dans les médias, comme l’a souligné Pauline Mille ici il y a quelques jours, en s’amusant de « la glaciation par le réchauffement climatique ». L’Université d’Utrecht l’a même annoncée pour « les prochaines décennies ». C’est faux, rassure Anthony Watts, météorologue, sur le site climaterealism.com, répondant à un article alarmiste sur le sujet paru sur CNN qui évoquait des « signes précoces d’effondrement » de ce courant essentiel pour la sauvegarde d’un climat tempéré en Europe.

L’article de CNN était fondé sur une étude publiée par Science Advances : « Physics-based early warning signal shows that AMOC is on tipping course » (un signal d’alerte précoce basé sur la physique montre que l’AMOC – cet entrelacs de courants très complexe, la circulation des courants de l’Atlantique méridionale – est sur le point de basculer). Comme d’autres ayant repris l’information, il était illustré d’un monde pris par la glace où plus rien ne pousse.

 

Effondrement du Gulf Stream : trois tromperies

Première tromperie : l’étude ne se fonde pas du tout sur la physique mais sur une modélisation climatique.

Deuxième tromperie : l’étude ne parle pas de demain ou de quelques décennies, mais d’un basculement supposé de l’AMOC dans 1.758 ans, en l’an 3782. Il y a de quoi voir venir.

Troisième tromperie : loin de représenter l’analyse de multiples équipes (et on peut le souligner même si la notion de consensus est aujourd’hui tristement galvaudée ou manipulée), l’étude ne repose que sur une seule modélisation, le Community Earth System Model (CESM) dont les projections sont très éloignées dans le temps et les présupposés non vérifiés, telle une fonte des glaces comme nous n’en n’avons pas connu de notre vivant.

Anthony Watts précise : « Même ainsi, il a fallu amorcer la pompe du CESM avec des données irréalistes sur les eaux de fonte pour que les chercheurs parviennent à la conclusion à laquelle ils sont parvenus. Ils ont fait tourner le modèle, puis ont ajouté très progressivement de l’eau douce modélisée à l’Atlantique Nord modélisé, en simulant vraisemblablement une fonte des glaces du Groenland susceptible d’interrompre l’AMOC. »

 

L’effondrement du Gulf Stream calculé à partir de données très fausses

Et là, gros problème : « la quantité d’eau douce issue de la fonte qu’ils ont injectée dans le modèle est environ cinq fois supérieure à la quantité réelle de glace disponible au Groenland pour cette fonte » hypothétique.

La preuve ? L’étude indique que 14.629.305 km³ d’eau douce modélisée ont été ajoutés au modèle, alors que l’inlandsis groenlandais, pour gigantesque qu’il soit contient environ 2,9 millions de kilomètres cubes de glace. Ce sont les chiffres du Centre national américain de données sur la neige et la glace… Soit plus de 5 fois moins.

Ces deux facteurs, l’éloignement de l’effondrement annoncé ainsi que le volume d’eau impossible retenu pour y aboutir, « rendent l’étude complètement caduque et sans intérêt », selon Watts.

Celui-ci souligne également que l’AMOC s’est ralenti il y a environ 12.500 ans, probablement à la suite d’une augmentation des rejets d’eau douce dans l’Atlantique Nord. Ce fut la fin de l’âge glaciaire la plus récente… et le début des grandes civilisations, écrit Watts en substance.

 

Le Gulf Stream charrie des opinions contradictoires

Pour ce qui est du Gulf Stream lui-même, il fait régulièrement l’objet d’articles annonçant des conclusions contradictoires, mais toujours catastrophiques, soit que les courants s’effondrent, entraînant des conditions météorologiques extrêmes, soit qu’ils s’accélèrent, ce qui entraînera des conditions météorologiques extrêmes.

Watts conclut : « En ce qui concerne l’AMOC, non seulement la science n’est pas établie, mais les médias n’ont pas la moindre idée de la manière dont ils peuvent déterminer si la science dont ils parlent est fondée sur les faits et correcte, ou si ce qu’ils écrivent à ce sujet est rapporté avec exactitude, ou encore si la conclusion d’une étude particulière s’inscrit dans le cadre de la science globale sur l’AMOC. »

Mais vous aurez noté la constante : c’est la catastrophe dans tous les cas, et l’homme qui est capable de « réchauffer la planète » a aussi les moyens de stopper les variations des courants océaniques.

« Vous serez comme des dieux », lui dit Satan au début de l’histoire. Au fond, le discours n’a pas changé.

 

Jeanne Smits