La Pologne fait partie des membres orientaux de l’UE qui ont le plus vivement critiqué les demandes de David Cameron de bénéficier d’un régime d’exception pour le traitement social différencié des travailleurs européens au Royaume-Uni, concession que le Premier ministre britannique souhaite obtenir pour améliorer les chances du « oui » lors du référendum sur le maintien de son pays dans l’Union. Le ministre polonais des Affaires étrangères vient de proposer un assouplissement de sa position en échange du soutien de Cameron à la mise en place de bases et de troupes de l’OTAN en Pologne face à la menace de l’agression russe.
 
« Il serait très difficile pour nous d’accepter une quelconque discrimination », a indiqué Witold Waszczykowski, visant la proposition britannique de réduire ou de supprimer les avantages sociaux aux travailleurs immigrés d’origine européenne pendant les quatre premières années de leur séjour au Royaume-Uni. Mais il a ajouté : « Evidemment, la Grande-Bretagne pourrait offrir quelque chose à la Pologne en termes de sécurité international. »
 

La Pologne prête à négocier sur les avantages sociaux en échange de bases de l’OTAN

 
Alors que la Pologne compte plus de 700.000 de ses nationaux au Royaume-Uni, la proposition de négociation a du poids, et apparaît comme une surprise alors que Witold Waszczykowski disait encore le mois dernier qu’il n’était pas question de discuter autour d’une question qui « humilierait » son gouvernement.
 
Désormais il a changé d’optique, annonçant : « Nous nous considérons toujours comme un Etat de seconde zone au sein de l’OTAN, car hormis une présence symbolique, il n’y a pas en Europe centrale de forces alliées significatives ou d’installations défensives, ce qui donne à la Russie une excuse pour “jouer” dans cette région. »
 

Cameron voit les perspectives s’améliorer pour le maintien dans l’UE

 
La presse britannique voit dans l’offre polonaise une « percée » non négligeable pour le gouvernement de Cameron : elle marque en tout cas un revirement spectaculaire. La demande faite par la Pologne sera discutée au sommet de l’OTAN à Varsovie en juillet.
 

Anne Dolhein