Gros émoi à Bruxelles : une manifestation de hooligans a perturbé des associations antiracistes qui commémoraient les récents attentats. Il s’agit en fait d’une manipulation policière qui avait pour but de créer une solidarité multiculturelle et mondialiste dans la foule belge.
Vu de Paris, le gouvernement belge a un côté bon enfant : le ministre de l’intérieur se nomme Jan Jambon, et le premier ministre, Charles Michel, a été victime d’un enfritage quand les Lilith, les Femen locales, l’on couvert de frites mayonnaises voilà deux ans pour lui reprocher sa politique (anti)sociale. Et pourtant il s’agit de grands professionnels. A preuve la manipulation policière et politique qu’ils ont réussie samedi. Tout était réglé comme du papier à musique. Du grand spectacle édifiant, avec d’un côté des bons très bons, de l’autre des méchants très méchants, le tout pour susciter chez le spectateur un louable patriotisme mondialiste.
Manifestation interdite à Bruxelles
Premier temps, on laisse la population de Bruxelles se rassembler jour après jour place de la Bourse pour y déposer des fleurs, allumer des bougies, chanter. C’est le recueillement dans la solidarité, parfaitement scénarisé en Occident depuis le onze septembre 2001. Du bien rôdé. Des associations spécialisées dans l’anti-racisme et le vivre ensemble ayant prévu une « marche contre la peur », on en accepte le principe puis on l’annule « pour des raisons de sécurité ». C’est délicieux ! Et cela permet auxdites associations de masquer leur fiasco : elles ont mobilisé à tout casser trois cents personnes. Cependant, on leur permet de se recueillir sur place.
Deuxième temps, on autorise des supporters de foot venus de toutes les régions belges à se réunir à Vilvorde, au nord de Bruxelles, tous vêtus de noir et quelques-uns cagoulés, et, de là, encadrés par la police, à se rendre dans la capitale belge. Le bourgmestre de Vilvord, Hans Bonte, est formel à ce sujet. La police était informée depuis le début. Une fois débarqués à Bruxelles, les hooligans (ils préfèrent se nommer « Casuals ») se dirigent vers la place de la Bourse précédés d’une voiture à gyrophare et surveillés par hélicoptère. Certains ont une belle tête de policier qui s’est donné la peine de se raser le crâne, d’autres ont le visage juvénile de l’amateur de football débutant. Une fois arrivés sur place, ils scandent quelques slogans du genre :
Des hooligans dociles à la manipulation
« On est chez nous. »
Ce qui provoque la défection de quelques-uns d’entre eux, dont l’un d’entre eux expliquera au Monde :
« J’ai été déçu. J’étais venu par solidarité nationale. Je suis de gauche. »
Ils expliquent cependant le motif de leur manifestation à la presse anglo-saxonne :
« Il y a trop de fanatiques dans ce pays. »
Et encore :
« Nous ne croyons pas aux fleurs ni aux bougies. »
Cependant, toutes les sources journalistiques convergent là-dessus, les associations antiracistes viennent provoquer les hooligans. Il y a des conversations musclées, quelques bourrades, des insultes, dont le traditionnel :
« Fascistes ! Le fascisme ne passera pas ! »
Mais rien de bien sérieux ni méchant. Cependant l’heure tourne, et la police, jusque-là spectatrice, entre en scène. Les forces anti-émeutes avancent, casquées, armées de longues matraques et de boucliers, et repoussent les hooligans, qui ripostent et cassent un peu de matériel urbain (sans que la nature ni l’ampleur de ces bris ne soient rapportés). Puis, pour faire plus vite et plus spectaculaire, on utilise les canons à eau. Les hooligans lâchent pied et la police les ramène à leurs trains respectifs.
Le gouvernement belge interpellé et désolé
C’est alors l’heure des déclarations politiques et des commentaires de presse. Parmi les plus jolies trouvailles, on notera une nouveauté du Monde, qui parle de hooligans « vraisemblablement proches de l’extrême droite ». Ce vraisemblablement est vraiment mimi ! Le reste est plus conventionnel. Le bourgmestre de Bruxelles Yvan Mayeur s’est dit « scandalisé par ce qui se passe, de constater que de telles crapules viennent provoquer les habitants sur les lieux de leur hommage ». En ajoutant : « Nous avons été prévenus hier de leur venue possible, et je constate que rien n’a été fait pour les empêcher de se rendre à Bruxelles. Il faut une réaction du gouvernement fédéral par rapport à cela ».
Dans la foulée le premier ministre Charles Michel a déploré ces « débordements » qui « rompent le recueillement » de Bruxelles, et demandé du « respect » pour ces gens qui « se réunissent pour trouver du réconfort ». Un vocabulaire soigneusement choisi par ce franc maçon de haut vol qui fut le plus jeune premier ministre belge de l’après-guerre. Les gentils, qui donnent dans la compassion et le deuil, ont été « perturbés » par les hooligans qui ont « surgi » place de la Bourse.
Bruxelles multiculturelle et mondialiste
La presse belge demande ensuite des comptes à la police, censément coupable de complaisance pour les hooligans. Et l’on rappelle que le ministre de l’intérieur Jan Jambon, un flamand pro-indépendantiste, a eu des mots ambigus sur la collaboration, qu’il n’a pas formellement condamné la manifestation des hooligans ! Double tartufferie, puisque ladite manifestation a été entièrement pilotée par le gouvernement d’une part, et que de l’autre, la collusion de l’Etat, de la police et des médias est totale, mais avec les manifestants ant-racistes, auxquels on a permis de se réunir d’une part, qu’on a laissé provoquer les hooligans de l’autre, et qu’on a protégé enfin de toute contre-attaque possible en dégageant « l’extrême-droite » avec des canons à eau.
Le but de la manipulation était double. D’abord, avoir des images de méchants se battant contre la police et cassant – même si c’est très peu. C’était nécessaire, car depuis plusieurs mois, et singulièrement depuis Cologne, les seules images de violence étaient celles dont les migrants étaient les acteurs – ou les forces de l’ordre, comme à Calais. Ensuite, susciter une solidarité de type Charlie dans le « public », constitué en grande partie de militants. Un embryon de patriotisme mondialiste. Le clou du spectacle a été le moment, où, une fois les hooligans dégagés par la police, la maigre « foule » massée place de la Bourse et cadrée très serré par les caméras de la télévision a commencé à scander, à l’instigation des militants d’extrême gauche des associations antiracistes :
« Bruxelles, multiculturelle ! Bruxelles, multiculturelle ! »
La manipulation n’est pas très compliquée et elle fonctionne : le gouvernement belge a utilisé une manifestation de supporters dits hooligans d’extrême-droite pour susciter un sentiment et des images qui peuvent servir le projet mondialiste. Tout concourt au « bien », au politiquement correct.