Alors que partisans du Brexit et ceux du maintien dans l’UE sont au coude à coude (39 % chacun selon les derniers sondages) au Royaume-Uni, le leader travailliste Jeremy Corbyn a pris une position ferme en faveur du maintien, apportant son soutien à Cameron au moment où celui-ci en a le plus besoin. Corbyn, vieux routard de la politique britannique, qui avait voté en 1975 contre l’entrée de son pays dans l’UE, a aujourd’hui changé d’avis sur la question, évoquant la « protection » que celle-ci offre, selon lui, aux travailleurs, aux consommateurs, et à l’environnement.
« Nous ne le disons pas à contrecœur, a-t-il affirmé lors de sa première grande allocution sur le référendum du 23 juin prochain, un vote pour rester est dans le meilleur intérêt des gens de ce pays. » Il affirme avoir eu de longs échanges avec des responsables européens quant à la justice sociale, à l’environnement, au changement climatique et au commerce. Il assure pourtant rester critique vis-à-vis des imperfections européennes, ayant auparavant dénoncé son système de libre-échange.
Le soutien du travailliste Corbyn à Cameron contre le Brexit arrive à point nommé
Pour moi, il faut « rester et réformer », explique-t-il, or, ce n’est qu’en « travaillant avec nos alliés au sein de l’UE que nous y parviendrons. » Cameron voit donc arriver un soutien important de la part du Labour alors que son propre parti, conservateur, est divisé sur la question du Brexit.
Le Labour n’entend cependant pas dépenser d’argent dans cette campagne, d’autant plus que si le parti perd du terrain lors des élections régionales le mois prochain, il considérera qu’il s’agit d’un désaveu des électeurs qui craignent un afflux de travailleurs en provenance d’Europe.
Cameron va pouvoir s’appuyer sur le soutien de Jeremy Corbin contre les conservateurs eurosceptiques
Un Brexit serait un désastre pour la réputation de Cameron, déjà mise à mal par ses affaires fiscales personnelles qui ont entraîné une baisse du nombre des opposants au Brexit dans les sondages. Corbyn bénéficie sur le sujet auprès des jeunes d’un crédit plus important, selon un sondage publié dans le Times jeudi.
Alors que 22 % d’électeurs restent indécis, Cameron ne peut que se féliciter du soutien de celui qu’il considérait encore il y a peu comme une « relique » de la politique. Un soutien qui montre qu’en fin de compte, travaillistes et conservateurs-libéraux ne sont pas si éloignés lorsqu’il s’agit de sauvegarder le système européen actuel.