Cela se fait en toute discrétion : l’ONU cherche actuellement à obtenir la révision de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) en vue d’augmenter le niveau du contrôle international – le sien – sur la grande majorité des eaux internationales. Une commission préparatoire s’est réunie du 28 mars au 8 avril en vue de « développer un instrument international légalement contraignant sous l’égide de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones en dehors des juridictions nationales ».
A travers cette révision de la CNUDM, l’ONU obtiendrait la maîtrise des ressources biologiques des hautes mers : toute vie végétale et animale en dehors des zones économiques exclusives. Voilà qui donnerait à l’ONU le contrôle de plus de la moitié de la planète. Et ce à l’heure où les écologistes – et parmi eux les groupes les plus puissants, les plus richement subventionnés, ne sont pas les moins extrêmes – demandent que ces zones « hors juridiction nationale » deviennent des parcs océaniques internationaux fermés à toute exploitation humaine.
Une réunion fin mars pour accroître le contrôle de l’ONU sur les océans
Ces groupes écologistes ont l’oreille de l’ONU qui les considère comme la voix des peuples. On compte parmi eux l’Union internationale pour la conservation de la nature, le Conseil de défense des ressources naturelles, les Pew Charitable Trusts, Greenpeace, OceanCare, et le WWF. Leurs budgets sont souvent plus importants que ceux des pays membres de la CNUDM, qui, soit dit en passant, n’a jamais été ratifiée par les Etats-Unis. En tant que Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton avait l’intention de boucler le dossier – cela ne s’est pas fait.
Le groupe est fédéré par la High Seas Alliance (Alliance pour la haute mer, HSA), dont les « experts » juridiques et scientifiques ont obtenu un statut spécial de conseillers lors de la conférence onusienne qui s’est tenue fin mars. Nombre de ses membres sont grassement subventionnés par l’ONU et d’autres organisations internationales. On note parmi ces membres l’Union internationale pour la conservation de la nature, dont la plupart des fonds provienne de gouvernements et de l’ONU elle-même : l’IUCN est devenu par le fait l’autorité principale en matière d’environnement et de développement durable maritime. Le FMI, la Banque mondiale et bien d’autres organisations et fondations, tels Ford et Rockefeller, font partie de ses bailleurs de fonds.
Le Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC) fait partie des voix les plus influentes. Son porte-parole, Lisa Speer, a expliqué les objectifs de ce groupe écologiste, en pointe dans le combat pour la transformation des océans en parc naturel : il s’agit de faire adopter des règlements qui permettent de les protéger des « activités humaines nocives ». Ces règlements sont censés devoir lutter contre l’acidification des océans – un fait pour le moins controversé – et de minimiser les effets du réchauffement climatique, pourtant en mode « pause » depuis plus de 18 ans.
La révision de la convention des Nations unies sur le droit de la mer au nom du « développement durable »
Le NRDC regrette ainsi que 50 % de la surface de la planète puissent échapper à la protection offerte par le mécanisme des réserves et des parcs naturels. Il faut à tout prix, dit-il, empêcher que les océans soient atteints par les activités humaines comme « l’exploitation minière des fonds marin »s et la « pisciculture ».
La Convention des Nations unies sur le droit de la mer offre déjà des possibilités en ce sens, et la Division des Nations unies des affaires maritimes et du droit de la mer revendique déjà son extension à « l’ensemble de l’espace océanique » et à ce qu’il contient.
L’objectif est d’asseoir ce pouvoir, de le traduire en règlements internationaux contraignants qui placent la nature au-dessus de l’homme.