Au sommaire :
- Chaton lancé : l’inhumain avance
- San Francisco : la nostalgie du marasme
- Intégration militaire : la France supplétive des USA
- Sous la crise, le sable
- La « loi famille » reviendra
Chaton lancé : l’inhumain avance
Un an ferme, c’est la peine de prison que le tribunal vient d’infliger au jeune homme pour un chaton lancé contre un mur. Et la SPA juge la punition encore trop faible. Derrière l’émotion suscitée par les réseaux sociaux, la décision des juges n’est-elle pas le signe que l’inhumain avance ?
Pour rappel, Oscar, la victime, n’est pas mort, et bénéficie aujourd’hui de soins que beaucoup de Français pourraient lui envier… La torture d’animaux est insupportable et évidemment condamnable. Mais elle ressortit à la morale, à la psychiatrie ou à la paire de claque plutôt qu’au pouvoir judiciaire. Surtout quand on connaît l’encombrement de la justice et le laxisme que celle-ci montre dans des affaires infiniment plus graves. Le 7 janvier dernier par exemple, un homme a été condamné à 5 ans de prison dont seulement 6 fermes pour le viol d’une handicapée mentale… quelques mois plus tôt les « braqueurs du RER » n’avaient écopé au pire que de quelques mois de sursis…
Le problème des droits du vivant
La mobilisation des réseaux sociaux a été déterminante pour la dénonciation du méfait, sa notoriété et sa condamnation. Mais elle l’est dans d’autres domaines sans provoquer de sanction comparable. Il y a donc, de la part du pouvoir et de l’idéologie dominante, une volonté d’exploiter la sensibilité du public pour faire progresser sans avoir l’air d’y toucher l’idée du « droit des vivants » sur lequel les organisations internationales travaillent. De sorte qu’il n’y ait plus de rupture juridique entre l’homme et les animaux. La contradiction devient tragique lorsque ceux qui s’émeuvent pour un chaton lancé encouragent le meurtre de millions d’enfants dans le sein de leur mère. Sous couleur de respect des animaux, l’inhumain avance.
San Francisco : la nostalgie du marasme
Cela devrait faire plaisir à tout le monde : à San Francisco l’emploi et la richesse reviennent, grâce à l’or gris de Silicone Valley. Mais les minorités oisives, dont les hippies attardés, cultivent la nostalgie du marasme. Les immeubles de verre remplacent la maison bleue de Maxime le Forestier.
Les chiffres sont là : dix sept mille emplois gagnés, en exploitant l’idée toute simple de rapprocher les logements urbains du bassin d’emploi des hautes technologies. La grogne de ceux qui s’en plaignent est caractéristique d’un déni de la réalité économique. En invoquant l’ours blanc et son territoire prétendument en peau de chagrin, ils jouent sur la sentimentalité écologiste pour nier le droit des propriétaires et souhaiter un modèle économique inviable.
L’exemple terrible de Detroit
Faute d’une reprise de l’activité, l’espèce de faux paradis où se complaisent les opposants serait devenu un enfer, le coût de leur maintien sur les lieux avec un chômage croissant aurait débouché sur une situation à la Détroit : paupérisation grandissante et mise en faillite de la ville. La hausse des loyers et des expulsions, malgré les difficultés qu’elle engendre, est le double signe d’un retour de San Francisco à la réalité économique et d’un rétablissement de celle-ci dans la ville. En s’accrochant à leur coin comme une bernique à son rocher, les nostalgiques du marasme agissent en fait contre leur rêve d’une ville plus humaine.
Intégration militaire : la France supplétive des USA
En mer d’Oman, le porte-avions Charles de Gaulle échange avions et pilotes avec son homologue Harry Truman : gain technologique ou posture de soumission dans l’intégration militaire de OTAN d’une France supplétive des USA ?
Malgré l’enthousiasme et le goût du travail bien fait des protagonistes, il semble que la relation entre les deux parties soit inégale. On apprend que la plupart des pilotes français partent se former aux Etats Unis, et que l’Armée française n’a pas grand chose à apprendre à l’américaine. Sauf peut-être à faire le pain et à manger correctement. Cette réduction des compétences françaises, qui déclenche des rires complaisants, est typique d’une posture de colonisé. Or, ce qui se passe en mer d’Oman n’est pas anodin : des avions décollent pour l’Afghanistan, où des opérations de guerre se poursuivent, dont la France s’est officiellement retirée.
La question est politique
Un lieutenant pilote US interrogé et son amiral posent pourtant la question avec une brutale franchise : l’un affirme que la France et l’Amérique poursuivent le même but, l’autre que « nous avons des intérêts communs au Moyen Orient ». Est-ce bien sûr ? Les récents événements d’Irak, de Syrie et du Liban prouvent le contraire. Ce qui se passe, sans que les peuples ne soient consultés, et au mépris des enseignements de l’histoire et de la géopolitique, est l’acquiescement d’une France supplétive des USA à l’intégration militaire de l’OTAN. Il est significatif que le seul vrai terrain d’entente qu’aient trouvé François Hollande et David Cameron soit le rapprochement des forces armées britanniques et françaises.