S’il y a des terroristes islamiques en Allemagne, ce n’est pas par hasard. C’est ce que vient d’affirmer le ministre de l’intérieur du Land de Bavière, Joachim Herrmann, qui n’a pas hésité à accuser directement le chancelier Angela Merkel d’avoir importé des djihadistes en ouvrant grandes les portes de l’Allemagne au flot des réfugiés du Proche-Orient en 2015.
L’accusation vient alors que trois membres d’une cellule terroriste présumée de l’Etat islamique ont été arrêtés en Allemagne : les trois hommes se faisaient passer pour des « réfugiés ».
Joachim Herrmann ne reproche pas seulement au chef de l’exécutif allemand sa trop généreuse politique d’accueil. « Les défaillances criantes en matière de contrôle de l’immense flot de demandeurs d’asile, particulièrement à l’automne dernier, reviennent nous hanter », a-t-il déclaré : « Nous savons maintenant que l’Etat islamique a utilisé ces défaillances pour infiltrer vers l’Europe des attaquants déguisés en réfugiés. »
Le ministre Joachim Herrmann accuse Angela Merkel d’imprudence
Le dire n’a rien d’original : dès que Mme Merkel avait pris sa décision, les critiques avaient fusé, tellement il était évident qu’elle ouvrait un boulevard aux djihadistes. Mais ce qu’il y a de nouveau, ce sont les preuves, et les mauvais résultats du parti du chancelier aux dernières élections sont là pour dire que les Allemands reçoivent tout cela cinq sur cinq sans même en avoir besoin.
L’arrestation de trois jeunes « demandeurs d’asile » syriens, mardi, vraisemblablement membres d’une cellule dormante de Daech, a permis de constater qu’ils étaient entrés en Allemagne en novembre dernier en provenance de Turquie, munis de faux passeports. La police allemande a pu vérifier aussi qu’ils avaient profité du même réseau de passeurs liés aux terroristes responsables des attentats de Paris en novembre dernier : leurs faux documents provenaient du même atelier clandestin.
Les djihadistes sont entrés en Allemagne par la volonté de Merkel, pense la Bavière
Le ministre de l’intérieur fédéral, Thomas de Maizière, en avait déduit – à la manière de M. de la Palisse, que l’Etat islamique est « déterminé à envoyer ce type de personnes se fondre parmi les réfugiés en vue de créer de l’incertitude en Europe et en Allemagne. » Vu les liens avec les terroristes opérant en France, il avait ajouté : « La connexion française est ce qui rend cette affaire si particulière. Nous devons déterminer s’il s’agit de liens individuels ou s’il existe un réseau plus important. Cela montre que l’État islamique ne vise pas seulement la France, ou l’Allemagne, l’Italie, la Belgique ou le Royaume-Uni, mais l’Occident dans son ensemble. » Ou l’art d’enfoncer des portes ouvertes.
Le risque majeur constitué par l’arrivée de centaines de milliers de personnes en provenance d’une zone hostile à l’Occident n’a pas été pris en compte par les pouvoirs publics : c’est en somme ce que dénonce aujourd’hui Joachim Herrmann. Il déplore que des milliers de demandeurs d’asile aient pu pénétrer en Allemagne sans que leur identité soit correctement vérifiée – il faut dire que le volume des arrivées, plus d’un million en Allemagne l’an dernier, a rendu la tâche de la police particulièrement ardue.
Mais c’était prévisible…