Nouveau document du Vatican sur la formation des prêtres : la grande presse ne retient que l’exclusion des homosexuels

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La Congrégation pour le clergé vient de publier une mise à jour des règles de la formation au sacerdoce. La Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis a été rendue public mercredi par le Vatican. Vu le contexte du « qui suis-je pour juger », la grande presse souligne et s’étonne presque que ce texte rappelle l’obligation de l’abstinence sexuelle et l’interdiction de faire accéder au sacerdoce les homosexuels tout comme ceux qui soutiennent « la culture gay ». Et on crie à l’exclusion.
 
Il ne s’agit, ni plus ni moins, que de la réaffirmation des termes de la dernière mise à jour en 1985 : « L’Eglise, tout en respectant profondément les personnes concernées, ne peut pas admettre au séminaire et aux Ordres sacrés ceux qui pratiquent l’homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent ce qu’on appelle la culture gay », réaffirme donc la Ratio Fundamentalis.
 

Des associations pro-LGBT dénoncent le document du Vatican sur la formation des prêtres 

 
Des associations catholiques pro-LGBT américaines ont aussitôt dénoncé le document. Le responsable de New Ways Ministry, Francis DeBernardo, s’est dit déçu par le fait que le pape François a approuvé le nouveau document. « Si le document n’avait pas été approuvé par le pape François, on aurait pu aisément l’écarter comme représentant la vision de quelques officiels du Vatican faisant de l’excès de zèle. Mais l’approbation du pape à l’égard de ce document déçoit fortement de nombreuses personnes – les lesbiennes, les gays, les bi et les transgenres, tout comme leurs soutiens hétérosexuels – qui avaient de plus grandes espérances par rapport à ce pontife qui a tant fait pour ouvrir la discussion dans l’Eglise sur les questions d’orientation sexuelle et l’identité de genre. Une grande partie de ce texte sur les hommes gays n’est que la reprise du document de 2005 émis par Benoît XVI. Au cours de ces trois ans et demi de pontificat, François a démontré qu’il s’est éloigné de l’approche de Benoît par rapport aux questions relatives à la sexualité. Le pape François va devoir donner une vraie explication de texte », a-t-il lancé.
 
Déjà, les propositions émanent de ces groupes pour recommander une « interprétation » du document. Il en va ainsi du père jésuite James Martin pour qui l’Eglise doit accueillir les « dons » de sexualité. Il a fait un tweet ce sens, affirmant que directeurs de séminaires, évêques et supérieurs religieux « gay-friendly » devraient simplement retenir qu’on ne peut « ordonner un homme incapable de garder la chasteté ou le célibat ».
 
Ce n’est pas du tout ce que dit le document…
 

La presse dénonce l’exclusion des homosexuels en invoquant le pape François

 
Il est en revanche empreint de modernité, encourageant par exemple les séminaristes à se familiariser avec les réseaux sociaux et à y intervenir. Le préfet de la Congrégation pour le clergé, le cardinal Beniamino Stella, a accordé un entretien à l’Osservatore Romano où il insiste sur le renouvellement dans le sens de François : « Les paroles et les admonestations du Saint Père, dont certaines visent les tentations liées à l’argent, à l’exercice autoritaire du pouvoir, à une rigidité légaliste ou à la vanité, nous montrent combien le souci des prêtres et de leur formation est un aspect fondamental de l’action ecclésiale de ce pontificat… »
 
L’idée est de « dépasser des automatismes dans le passé », dans un « souffle que de manière générale, le document reçoit surtout du magistère pontifical actuel ».
 
Sans surprise, sous le mot-valise de discernement – si nécessaire à l’évidence pour juger de la réalité d’une vocation – le cardinal Stella met beaucoup de notions à la mode : « Qui suit la voie de l’Évangile et s’immerge dans la vie de l’Esprit, va au-delà d’une approche tant idéologique que rigoriste, en découvrant que les évolutions et les situations de la vie ne peuvent pas être classifiées au moyen de schèmes inflexibles ou de normes abstraites. » Cette approche est aujourd’hui prétexte à de nombreuses mises en cause d’une doctrine immuable.
 

Anne Dolhein