Un quasi doublement ! A 19.961 milliards de dollars, la dette publique globale des Etats-Unis aura augmenté de quelque 9.300 milliards durant les huit années de présidence Obama. Soit une hausse de plus de 86 %, soit encore une augmentation par travailleur américain de 75.129 dollars, à 160.658 dollars par tête, selon les chiffres croisés avec ceux du Bureau fédéral des statistiques du Travail. Un bilan que l’hystérie anti-Trump qui a submergé l’Amérique bien-pensante ces derniers jours fait opportunément oublier. Cette masse d’emprunts aura offert aux prêteurs un véritable festin, compensant largement la baisse drastique des taux d’intérêts. Et les Républicains y ont eux aussi contribué.
Cette explosion de la dette publique correspond presque « à la somme de la dette accumulée par tous les présidents précédents depuis… 1789 », grince Charles Gave dans Valeurs Actuelles cette semaine. The New American ajoute au bilan les 3.069 lois et règlements imposés par l’administration Obama, qui entraînent selon le Daily Caller un coût de 898,4 milliards de dollars pour l’économie américaine. Soit une adjonction de 572.000 pages au Federal Register, le recueil des lois et règlements des Etats-Unis, parmi lesquelles 97.110 pages pour la seule année 2016. Un délire législatif qui bat tous les records historiques et entraîne une hausse de 558,6 millions d’heures de travail administratif supplémentaire pour les entreprises.
Le PIB a crû 2,5 fois moins vite que la dette publique
Par ailleurs, relève de son côté Charles Gave, « le revenu médian en terme réels des Américains est plus bas qu’il y a huit ans, c’est-à-dire que la moitié de la population au moins a vu son revenu baisser pendant ces deux mandats ». « Yes we can ! », plastronnait Obama. Il y est arrivé : la gauche mondialiste alliée aux banques s’est bel et bien aliénée le peuple travailleur. Gave ajoute pour faire bonne mesure que « la quasi-totalité des bénéfices de la croissance a été capturée par moins de 1 % de la population », ces « ultra-riches » qui « se félicitent tous les jours d’avoir porté Barack Obama au pouvoir ».
Pendant que la dette publique des Etats-Unis bondissait ainsi de 9.000 milliards de dollars, soit plus de quatre fois la dette publique totale actuelle de la France, le PIB n’avait augmenté que de 3.800 milliards de dollars, soit presque deux fois et demi moins vite. « Créer 3.800 milliards de richesses en huit ans en empruntant 9.000 milliards est à la portée d’une intelligence moyenne mais cela, en général, ne dure pas », commente Charles Gave.
Trump devra convaincre les élus républicains face à une dette doublée aussi par leur faute
Que va pouvoir faire Donald Trump face à ce bilan désastreux dont les majorités républicaines au Congrès, durant les huit années passées, ne sont pas innocentes non plus ? Pour le Daily Caller, « le pouvoir d’annuler des lois et programmes mis en place par Obama par de simples décrets présidentiels est limité, le Congrès étant appelé à légiférer pour de nombreux cas ». Or ce Congrès inclut en son sein de nombreux républicains qui avaient voté… certaines des lois portées par Obama.
The New American relève aussi que la santé budgétaire des Etats-Unis au cours des quatre dernières décennies fut meilleure, en termes de poids de la dette nationale, sous les Démocrates Carter et Clinton que sous le très conservateur Ronald Reagan et sous les deux présidents Bush. Mais c’est Obama le démocrate qui aura fait le pire, confronté il est vrai à la terrible crise de 2008, elle-même entraînée par l’effondrement du secteur financier spéculatif et de la politique de prêts immobiliers obligatoires aux ménages insolvables imposée aux banques par la démagogie de Bill Clinton.
Obama a laissé les Etats-Unis dans le rouge, et alimenté la haute finance à travers les intérêts
Trump prévoit des baisses massives de taxation des entreprises. Il entend réduire le taux de l’impôt sur les sociétés de 35 % à 15 %. Par le passé, les présidents Kennedy et Reagan utilisèrent eux aussi cette arme qui leur permit de ressusciter une économie moribonde. Clinton réduisit lui aussi les taxes sur le produit du capital, faisant bondir le PIB par habitant de 38.000 dollars en 1994 à 45.000 dollars en 2001, avec une réduction du ratio de dette publique sur le PIB de 66 % à 56 %.
Aujourd’hui la question n’est pas de savoir si Trump peut réitérer le succès de Clinton mais s’il en a la volonté et la capacité. Pour cela il faudra qu’il aille jusqu’au bout de ses promesses de campagne en baissant les impôts, mais aussi que les élus au Congrès, majoritairement républicains, votent les lois qui le lui permettront. Comme dans toute réforme, le degré d’acceptabilité du risque – effets douloureux avant résultats positifs – sera l’élément psychologique essentiel pour ces politiciens qui pensent déjà à leur réélection. Les actionnaires de la Fed, banque privée, eux savent que les intérêts continueront de tomber dans leur escarcelle.