Les Etats-Unis doivent envisager une intervention militaire en Iran afin de mettre fin aux « activité malveillantes » de ce pays au Proche-Orient, en Afrique du Nord et en Asie du Sud, a déclaré le général Joseph Votel, chef du commandement central des Etats-Unis devant la commission des services armés de la Chambre des représentants américaine, mercredi. Cette activité a augmenté selon lui depuis la signature de l’accord nucléaire avec l’Iran, voulu par Obama et imposé malgré une forte résistance des Républicains américains – et les protestations bruyantes d’Israël.
La déposition écrite du général Votel qualifie l’Iran « de menace la plus significative pour la Région centrale » (celle dont il assume la responsabilité), pour les intérêts américains et pour ceux des alliés des Etats-Unis. « Nous n’avons constaté aucune amélioration dans le comportement de l’Iran depuis que le “Joint Comprehensive Plan of Action” (JCPOA) à propos du programme nucléaire iranien a été finalisé en juillet 2015 », constate-t-il.
Un haut gradé américain réclame une intervention militaire en Iran
Répondant à la question d’un élu démocrate, le général Votel a confirmé qu’il pensait que l’Iran avait augmenté son action déstabilisatrice depuis lors. Et de préciser dans ses commentaires écrits :
« Malheureusement, l’accord a conduit certains à croire que nous avons dans une large mesure répondu au problème iranien, mais ce n’est pas le cas. Outre son potentiel dans le domaine des armes nucléaires, l’Iran présente plusieurs menaces crédibles ». Il s’agit notamment de son programme de missiles balistiques, des activités maritimes mais aussi sur Internet, ainsi que l’activité de la garde révolutionnaire islamique iranienne « avec notamment son affidé narco-terroriste, le Hezbollah ».
« Nous devons saisir toutes les occasions à la fois pour rassurer nos alliés et façonner le comportement de l’Iran », a déclaré le général devant les élus américains. Il souhaite les voir envisager différentes formes d’action, y compris militaires, mais aussi diplomatiques pour permettre à l’Iran de choisir « des alternatives viables ».
Les relations entre les Etats-Unis et l’Iran et leur incidence sur le bugdet
Pour lui, même si d’autres régions présentent des menaces, et si certaines d’entre elles peuvent avoir des conséquences plus graves sur le plan stratégique, celle dont il a la responsabilité représente selon lui le plus grand danger actuel pour les États-Unis et pour l’économie globale, ce qui justifie au passage qu’il ait réclamé un engagement budgétaire correspondant à cette priorité. C’est la zone d’où proviennent « 78 % des incidents terroristes du monde entier » en 2016, a-t-il précisé.
La question est désormais de savoir ce que fera le Congrès américain de ces informations, et surtout quelle sera l’attitude de Donald Trump, qui n’a jamais fait mystère de sa volonté de soutenir la vision israélienne de ce dossier.