« Les migrants sont nos frères et sœurs en recherche d’une meilleure vie », peut-on lire sur la page d’accueil du site de la nouvelle section « Migrants et réfugiés » du Dicastère pour le développement humain intégral, qui tenait séminaire le 12 et 13 juin à Rome. À l’occasion du « Pacte mondial pour des migrations règlementées, sûres, régulières et responsables » (« Global Compact for Safe, Orderly and Regular Migration »), dont l’adoption par les Nations unies est prévu pour 2018, ce séminaire avait pour but de préparer la contribution de l’Église catholique sur la base de 16 points principaux articulés autour de quatre verbes suggérés par le Pape François : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer. La campagne de l’Eglise en faveur de l’accueil massif des migrants et des réfugiés concerne à la fois les immigrants économiques et les demandeurs d’asile. Certains responsables de la sections « Migrants et réfugiés » n’hésitent donc pas à s’afficher avec la gauche immigrationniste, tel le père Fabio Baggio, sous-secrétaire du Dicastère pontifical pour le développement humain intégral, qui était présent le 15 juin à un concert avec collecte de signatures en faveur d’un projet de loi visant, entre autres, à supprimer le délit d’immigration clandestine.
Le Vatican pour l’accueil, la protection, la promotion et l’intégration aussi bien des migrants économiques que des réfugiés
Cette collecte de signatures est également soutenue par Caritas Italie dont le président, le cardinal Francesco Montenegro, estime qu’il est dans l’intérêt de l’Italie d’accueillir massivement les immigrants économiques car « dans dix ans nous serons obligés de les payer pour les faire venir ». Car pour le cardinal comme pour l’ONU, il est nécessaire de combler le déficit démographique par l’immigration. C’est pourquoi, en union avec la Conférence épiscopale italienne (CEI), le prélat soutient le projet de loi actuellement en discussion au Sénat pour instaurer un droit du sol pour les enfants d’immigrés nés en Italie et un droit de la culture pour les mineurs nés à l’étranger mais arrivés en Italie avant leurs douze ans et ayant étudié au moins 5 ans dans les écoles italiennes.
L’Eglise d’Italie favorable au droit du sol et au droit de la culture en matière de naturalisation
La CEI ne s’est pas privée de fustiger violemment les sénateurs opposés à la réforme en ce sens de la loi sur la citoyenneté. La Ligue du Nord, par la voix de Roberto Calderoli, vice-président du Sénat, s’est dite stupéfaite d’une prise de position aussi dure qui contraste avec un engagement beaucoup moins marqué de l’Eglise en faveur des Italiens sans emploi ou vivant avec des petites retraites. Calderoli a également rappelé à la CEI qu’avec la loi actuelle le pays naturalise déjà près de 200.000 étrangers chaque année. « Cela ne suffit pas à nos évêques ? », a demandé le vice-président du Sénat italien.
Apparemment pas, y compris en ce qui concerne l’évêque de Rome.