Paraîtrait qu’il faut faire les choses dans l’ordre pour ne pas se retrouver la tête à l’envers… C’est la leçon qui paraît résulter de la nouvelle étude de l’Institute for Family Studies et l’American Enterprise Institute. Visant les jeunes adultes âgés de 28 à 34 ans, ceux qui sont nés au début des années 1980, autrement appelés les « Millennials », il leur est clairement apparu une « séquence gagnante », à la fois économiquement et socialement parlant. Une séquence qui implique d’étudier, de travailler et de ne pas avoir de bébé avant de contracter mariage… Révolutionnaire !
Sans ironie, il est salutaire de voir resurgir cette succession « successfull », qui ne sacrifie pas à la sacro-sainte libération de la sexualité et implique quelque valeur morale évidente. Mais ne rêvons pas tout de même, on est loin du retour à l’ancienne et de l’abstinence avant le mariage… Si le mot « contraception » n’est pas prononcé, il est une pierre d’achoppement du système gagnant désormais revisité – forcément.
Pas de bébé avant le mariage et vous serez riches
De fait, question de « génération », les Millennials n’ont pas la même retenue que les Baby-boomers… Seulement 40 % des jeunes adultes âgés de 28 à 34 ans ont commencé en bonne et dûe forme par le mariage. 33 % ont eu des enfants en dehors ou avant le mariage, et plus d’un quart n’a atteint aucun de ces jalons traditionnels de l’âge adulte.
Par comparaison, la majorité des Baby Boomers (67 %) étaient entrés dans la vie familiale au même âge en se mariant en premier. Seulement 20 % avaient un ou plusieurs enfants avant de se marier. Et un petit 13 % retardaient l’un et l’autre.
Bien sûr, les conséquences économiques ne sont pas neutres, d’autant que cette génération des « Millennials », confrontée à la crise, est déjà mise à rude épreuve.
Mais le rapport est formel : « Les jeunes adultes les plus prospères aujourd’hui continuent d’être ceux qui organisent le mariage avant la mise en route des bébés ». Très exactement, 86 % des millénaires qui se sont mariés avant d’avoir des enfants figuraient parmi le tiers moyen ou le tiers supérieur des revenus financiers. En revanche, à peine plus de la moitié de ceux qui ont d’abord eu des enfants, ont connu des résultats semblables.
Un même schéma, toutes catégories et minorités confondues
On pourrait justifier cet état de fait par l’éducation, le milieu, la catégorie socio-professionnelle… Mais même les couples issus de familles à faible revenu sont concernés par ce schéma : « 71 % d’entre eux qui se sont mariés avant d’avoir des enfants ont atteint le niveau moyen ou haut de l’échelle des revenus au moment où ils ont entre 28 et 34 ans ».
« En comparaison, seulement 41 % des « millennials » issus de familles à faible revenu qui ont eu des enfants avant de se marier ont atteint ces mêmes niveaux de revenus dans la même tranche d’âge ». Les Millenials célibataires sans enfants se situent en général entre ces deux catégories.
Arrivés à la trentaine, la séquence gagnante se vérifie d’autant plus chez les « pauvres ». Seulement 3 % des « millennials » qui se sont mariés avant d’avoir un enfant, étaient sous le seuil de pauvreté, contre plus de 50 % de ceux qui ont eu un enfant avant de se marier.
Si ces données varient un peu en pourcentage en fonction des minorités ethniques américaines (le rapport distingue les Blancs, les Noirs, les Hispaniques et les Asiatiques), le même schéma, toujours, se reproduit.
« La séquence gagnante » des Millennials… sauce moderne
C’est la fameuse « séquence gagnante » nommée ainsi par les auteurs de l’étude. 97 % des « Millennials » qui, dans l’ordre, obtiennent au moins un diplôme d’études secondaires, travaillent, puis se marient avant d’avoir des enfants, ne sont pas pauvres et sont même sur la voie de la réussite, de l’« American dream », qui sait…
Une découverte ? Que nenni. La tradition judéo-chrétienne brandit depuis longtemps ce principe moral, cette vertu humaine et cette vérité sociale… Le mariage nécessite de la maturité, la volonté de fonder une famille, de la réflexion – et de la retenue, à travers l’abstinence. L’engagement, pour la vie, se prend sans contrainte et en toute conscience – le don n’en est que plus grand.
Seulement, si le rapport revalorise cette séquence gagnante pour tous ces jeunes adultes et leurs successeurs, il ne revient pas à ce modèle pour le moins malheureusement dépassé… Il évoque le renforcement du travail, l’importance de l’éducation, sans jamais nommer un acteur désormais essentiel pour rendre stériles les ardeurs libérées de ces générations post-68 : le contraceptif, sous toutes ces formes.
C’est le gagnant de la formule ancienne, nouvelle version !