A Paris un élu à bout de nerfs vient de lancer le site signalerunrat.paris afin que les Parisiens dénoncent les rats qu’ils voient. Il balance quant à lui Anne Hidalgo en imputant la saleté de la ville à l’inaction des services municipaux.
Il s’appelle Boulard. Il est maire du dix-septième arrondissement. Cela fait plus d’un an qu’il a les rats sur le dos et il finit par les avoir dans le nez. En octobre 2017, il a dû fermer le square des Battignoles, qui en était infesté. Les rats des villes préfèrent ce qui ressemble à un champ dans une ville, les espaces verts. Le Champ de Mars a été l’un des premiers touchés et l’invasion galope. Il y a aujourd’hui trois rats pour un habitant à Paris, estime-t-on, malgré près de deux mille opérations de dératisation annuelles.
Une crèche de Paris « encerclée par les rats »
Boulard est horrifié. « J’ai été confronté à une crèche encerclée par des rats, vivants ou morts et j’ai été confronté à l’inaction des services de la ville de Paris (…) et personne ne prend ses responsabilités ». Des rats à l’assaut des enfants, l’image parle. Hidalgo en prend plein la tronche, à défaut de prendre ses responsabilités. Boulard sonne le tocsin, appelle à l’action citoyenne. Que la population balance son rat et il fera chaque semaine son rapport pour que l’autorité municipale agisse enfin. Valérie Pécresse, sévère ailleurs pour le « populisme » de Wauquiez, juge l’initiative « percutante ». C’est qu’il y a urgence. Pour Boulard, c’est un « enjeu de santé publique ». Les rats transmettent notamment la leptospirose, qui touche, selon l’institut Pasteur, six cents personnes en France chaque année.
Pourquoi les rats pullulent : les crues, le métro, la saleté ?
Pourquoi pullulent-ils ? Chacun a son explication préférée. Les crues les feraient remonter à la surface. Les travaux du métro dérangeraient leurs galeries. Mais tout le monde s’accorde sur le facteur numéro un, la saleté. Cher Jack Lang lui-même a charitablement indiqué à chère Anne Hidalgo qu’elle ferait bien de s’inspirer de Tokyo en matière de lutte contre la saleté. A cela Hidalgo répond que les Parisiens sont sales, ils laissent traîner les « restes de leur pique-nique ». Vrai et faux, estime Boulard. Oui, il y a un « incivisme grandissant » de la population, mais, si « les services faisaient déjà leur travail », la saleté s’en irait, et cela inciterait les gens à mieux se tenir.
Ne balance pas ton rat, balance Hidalgo
Cette question de l’incidence du pique-nique sur l’espace urbain post moderne et la santé publique me laisse rêveuse. Les restes de frites, merguez, pan-bagnats, döner et autres roll-up au ketchup que des « inciviques » omettent de jeter à la poubelles seraient donc fortement ratogènes ? La mauvaise éducation culinaire et la mauvaise éducation tout court seraient le premier facteur de pullulement des rats ? Le deuxième est les migrants qui sont de gros producteurs de déchets dans les rues. Nettoyeur, comme la crevette et la mouche, le rat serait donc le signe à Paris de la décadence et de l’immigration conjointes. A ce titre, il est le produit et l’emblème de la politique d’Anne Hidalgo : ne balance pas ton rat, balance plutôt Hidalgo, ce sera plus efficace.