Sermon de l’abbé Beauvais sur le Bon Samaritain


 
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.
 
Mes biens chers frères, l’amour du prochain est sans aucun doute commandé par Notre-Seigneur Jésus-Christ. L’évangile est clair.
 
Le lien qui existe entre nos actes de charité pour le prochain et le Christ lui-même fait partie de ce que Jésus-Christ exprime à travers ses mots  : « Celui qui m’aime garde mes commandements ».
 
Tout acte de charité, et il ne faut pas l’oublier, tout acte de charité envers le prochain, est une glorification de Dieu avant tout, et toute manifestation de notre amour s’adresse en fin de compte au Christ lui-même.
 
Que l’on ne dise pas donc que notre amour du prochain est un acte d’obéissance et rien de plus. Ce serait une erreur. Non, le véritable amour implique un intérêt réel porté au prochain, à tel individu qui est unique et irremplaçable.
 
Mais attention, il présuppose notre amour du Christ qui lui est essentiellement différent. Notre sainte bonté pour lui ne peut être en nous que le fruit de notre amour de Jésus-Christ et il nous faut cette confrontation avec le Christ, directe et aimante, pour que fleurisse dans notre âme cette sainte bonté qui est l’essence même de l’amour.
 
C’est donc avec cette sainte bonté que nous allons approcher le prochain avant même de répondre à son individualité propre.
 
Parce que nous aimons le Christ et que nous répondons à sa sainteté, notre regard est plus vif, notre vue est plus aiguisée et nous sommes fait capables de percevoir dans le prochain sa valeur d’image de Dieu.
 
Et cela au-dessus de toute laideur, de toute médiocrité, de toute indignité. Ce prochain comme tel a une valeur qui persiste autant qu’il est vivant.
 
Il va de soi qu’il faut la lumière de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour pouvoir découvrir à quel point, dans quelle mesure notre prochain est digne d’être aimé puisqu’il est aimé et sauvé par Notre-Seigneur Jésus-Christ.