Trop d’européisme peut tuer l’Europe et l’européisme. En ouvrant l’Allemagne aux migrants, Angela Merkel a provoqué une crise qui risque de faire exploser l’UE. Après les manifestations de Chemnitz, l’Italien Salvini flingue Merkel et lui reproche son « erreur de jugement ».
Matteo Salvini, le ministre de l’intérieur italien, joue sur le velours : depuis qu’il freine un peu (bien timidement) l’invasion de l’Italie, il a le soutien enthousiaste de ses compatriotes et des pays de l’Europe de l’Est. Macron, Merkel, Bruxelles et la presse le brocardent, il s’en fiche, il impose sa volonté à l’Europe, refuse bateaux et quotas de migrants. Bruxelles pour l’instant fait le gros dos, en attendant la faille : s’opposer frontalement risquerait de faire exploser l’usine à gaz européiste.
Chemnitz dit non aux migrants en Europe, clairement
Aujourd’hui, Matteo Salvini passe carrément à l’offensive. Après avoir égratigné Macron dans l’affaire de l’Aquarius, il flingue Merkel dans celle de Chemnitz. Ecœurés par l’inaction des pouvoirs publics allemands devant la criminalité des migrants, en particulier après le meurtre d’un homme de 35 par deux allogènes, à coups de couteau, 8 000 citoyens se sont rassemblés pour protester à Chemnitz, ville de Basse Saxe. Comme la chose était organisée par Pegida, que le parti populiste AfD y participait et que quelques jeunes gens violents ont tendu le bras, on a parlé d’extrême droite et de nazisme, mais les images et les interviews montrent que la foule était composée d’Allemands moyens ulcérés par la politique de Mme Merkel. Et Matteo Salvini a eu beau jeu de dire : » Angela Merkel a sous-estimé le risque de tensions sociales ces dernières années lorsqu’elle a affirmé qu’il y avait de la place pour des centaines de milliers de ces gens en Allemagne ».
Salvini flingue Merkel tranquillou
Il ajoute, au micro de la chaîne Deutsche Welle : « C’est la réponse que beaucoup d’Allemands mécontents cherchent à donner ». Bien entendu, Merkel, les élites et les médias allemands le nient. Le concert de rock gratuit contre « la haine » organisé à Chemnitz hier soir est une manifestation flagrante de ce déni, en même temps qu’une inversion. Ces gens prétendaient combattre « la haine », alors que la seule haine en Allemagne, palpable, active, est celle des migrants criminels. Puis, venus de tous les coins du pays, rameutés par les réseaux de gauche, ils disaient être là pour que les gens de Chemnitz « ne se sentent pas seuls ». Mais les gens de Chemnitz ne se sentent pas du tout seuls, ils se sentent au contraire solidaires d’une majorité d’Allemands, et d’Européens, qui se taisent encore.
L’Europe va-t-elle exploser, ou le mondialisme changer de tactique ?
C’est bien évidemment à ceux-ci que s’adressait Matteo Salvini. En ouvrant ses frontières aux migrants pour satisfaire tant la révolution mondialiste que le grand patronat, et en restant arc-bouté sur les positions dogmatiques de « l’antiracisme » comme son camarade Macron, Angela Merkel a peut-être perdu la cause de l’européisme. Salvini, Orban, Kurz, sont en train de ramasser la mise, et de se construire une facile popularité en écoutant un peu le peuple. Si ceux d’en face demeurent rigides, l’usine à gaz bruxelloise peut exploser.
Reste qu’il faut se méfier. Les trois noms cités sont des européistes, dont deux appartiennent au PPE. Pour l’instant, les décisions prises par Salvini, certes positives, restent de l’ordre du symbole. Le théâtre politique peut se renouveler sans que les choses ne changent. Wait and see.