Analyse : Viganò, Ouellet, McCarrick et le pape (et une accusation de “blasphème” fort révélatrice)

Vigano Ouellet McCarrick pape accusation blasphème
 
Circulez, il n’y a plus rien à voir ? Une double information récente a pu laisser croire que le Vatican répondait enfin de manière sérieuse aux accusations exprimées dans deux témoignages successifs par l’ancien nonce apostolique à Washington, Mgr Carlo Maria Viganò. D’une part, un communiqué du Saint-Siège annonçait samedi l’ouverture d’une enquête approfondie à propos de l’affaire McCarrick, sur ordre du pape François, d’autre part, avec « permission pontificale », le cardinal Marc Ouellet adressait une lettre à Mgr Viganò qui l’avait directement interpellé dans son deuxième témoignage publié le 29 septembre, le suppliant de dire la vérité, notamment sur le fait que lui, le cardinal, avait personnellement mis en garde en 2011 Viganò à propos des sanctions à l’encontre de McCarrick. Dans sa lettre ouverte, le plus important est qu’il confirme ce dernier point, alors même qu’il accuse l’archevêque en des termes particulièrement durs de porter atteinte à l’unité de l’Eglise par un « blasphème » (revisité). A tel point qu’on se demanderait presque pourquoi le sonneur d’alerte n’a pas encore été excommunié…
 
L’affaire est-elle donc close par cette apparente prise en compte des accusations de Viganò, à la fois justifié et honni en un mouvement contradictoire en l’espace de moins de 24 heures ? On a envie de dire, au contraire, qu’elle n’a jamais été aussi ouverte. Si une enquête est ordonnée, c’est bien qu’il y a matière au moins à poser des questions – à moins que l’objectif ne soit de blanchir totalement le pape François. Car c’est à cette dernière tâche que s’est attelé le cardinal Ouellet, avec mille protestations de fidélité couvrant jusqu’aux aspects les plus controversés de ce pontificat. En fait, les deux événements sont au service d’un même objectif.
 

Le communiqué du Saint-Siège annonçant une enquête approfondie sur McCarrick

 
D’abord, le communiqué du Saint-Siège sur l’affaire McCarrick. On y apprend que « le Pape François a ordonné une enquête approfondie dans les archives des dicastères et services de la Curie romaine ». Il s’agit, le communiqué le confirme, simplement de revoir un dossier transmis à la Congrégation pour la doctrine de la foi, contenant les résultats de la première enquête menée par l’archidiocèse de New York à propos d’allégations d’agressions sexuelles de la part d’un homme évoquant des faits remontant aux années 1960 alors qu’il était lui-même mineur. Le communiqué explique que ce dossier est remonté à Rome en 2017.
 
Le communiqué poursuit : « Entre-temps, d’autres faits graves concernant cette ancienne figure éminente de l’Eglise américaine ont émergé, poussant le Pape a accepter, en juillet 2018, la démission de Mgr McCarrick du collège cardinalice. » Entre-temps : quand, exactement ? Tel que le texte est formulé, on peut s’imaginer que le pape François a agi dès l’instant où il a connu ces « autres faits graves » reprochés au cardinal.
 
Pour tout le reste, » au regard des autres accusations portées contre l’ecclésiastique, le Pape François a décidé d’ouvrir une enquête plus approfondie dans les Archives des dicastères de la curie romaine, afin de procéder à une vérification des faits, de “les replacer dans leur contexte”, en les évaluant “avec objectivité” ». Dans cette formulation, comme dans la suite du texte, on perçoit l’idée, déjà exprimée par le pape François, qu’on agissait autrement à l’époque et qui ne faut pas aborder ce qui se faisait alors, avec la sensibilité plus aiguë qu’on a de ces choses aujourd’hui. En fait, il fait porter l’affaire par l’ensemble de l’Eglise, comme l’indique clairement sa « Lettre au peuple de Dieu » datée du 20 août dernier, où il affirmait : « Cette conscience de nous sentir membre d’un peuple et d’une histoire commune nous permettra de reconnaître nos péchés et nos erreurs du passé avec une ouverture pénitentielle susceptible de nous laisser renouveler de l’intérieur. »
 

McCarrick, envoyé du pape François en Chine en 2014

 
Autrement dit, le point précis sur lequel Mgr Viganò a interpellé le pape François, à savoir sa décision de ne pas maintenir des sanctions formulées par Benoît XVI à l’encontre de McCarrick, non en raison d’une agression sur mineur, mais pour une inconduite scandaleuse avec des prêtres et des séminaristes sur lesquels ce cardinal influent est accusé d’avoir faire pression en tant que personne ayant autorité, est noyé dans les dates et les irresponsabilités collectives propres à une époque révolue. Pourtant, l’ancien nonce dénonçait la manière dont le pape François, à peine élu, avait fait revenir en grâce McCarrick, lui confiant des missions diplomatiques, en Chine en particulier, et écoutant ses conseils pour des nominations de cardinaux aux Etats-Unis, tel Blase Cupich qui fait montre d’ouverture aux pressions du lobby homosexuel au sein de l’Eglise.
 
Sandro Magister a commenté ce communiqué sur son blog en soulignant qu’il ne répond nullement aux accusations précises de Viganò, qui affirmait avec solennité avoir averti dès 2013 le pape François du détestable parfum de scandale entourant le cardinal. Il note aussi que le communiqué du Saint-Siège évoque des pratiques historiques – mais pour des faits qui sont extrêmement récents et en tout cas postérieurs à la nouvelle approche adoptée par l’Eglise en matière d’abus sexuels.
 
Le communiqué une fois paru, 24 heures ont passé. C’est alors que le service d’information du Vatican, en la fête de Notre-Dame du Rosaire explicitement invoquée, a publié la lettre ouverte du cardinal Oullet à Mgr Viganò, dont on trouvera le texte intégral ici. Le cardinal canadien s’empresse d’emblée de signaler qu’il s’exprime « avec la permission pontificale requise », ce qui suppose l’accord explicite du pape François pour la publication de ce texte, voire, que le cardinal Ouellet se fait le porte-plume du souverain pontife. A moins que ce ne soit l’inverse… On sait, parce que Ouellet l’affirme, qu’il voit chaque semaine le pape François, donc il l’a forcément vu entre le second témoignage de Viganò et la rédaction de sa lettre du 7 octobre. La « permission » a-t-elle pris des allures de « pression » ? Simple conjecture de notre part…
 

La lettre du cardinal Marc Ouellet à Mgr Viganò : les faits le soutiennent, le ton le rejette

 
Ecrit en français – c’est la langue originale de cette lettre – le discours emploie un ton de proximité, un tutoiement qui surprend dans le contexte. La lette comporte deux parties ou plus exactement deux logiques : celle qui évoque les accusations proprement dites exprimées par Mgr Viganò, et celle qui, au nom de « l’obéissance au Christ » qui a « choisi » le « successeur de Pierre et qui le soutient de sa grâce », lui reproche de les avoir exprimées.
 
Mais non : ce sont les cardinaux réunis en conclave qui ont choisi le successeur de Pierre, et s’il est vrai que le Christ a promis à l’Eglise que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle, cela ne fait pas du pape un homme impeccable, ni infaillible en n’importe quelle circonstance.
 
A propos de McCarrick, le cardinal Ouellet relève : « Tu dis avoir informé le Pape François le 23 juin 2013 sur le cas McCarrick lors de l’audience qu’il t’a concédée, de même qu’à tant d’autres représentants pontificaux qu’il a rencontrés alors pour la première fois. J’imagine la quantité énorme d’informations verbales ou écrites qu’il a dû alors recueillir sur beaucoup de personnes et de situations. Je doute fort que McCarrick l’intéressait au point où tu voudrais le faire croire, puisqu’il était un Archevêque émérite de 82 ans et sans office depuis sept ans. »
 
Encore un oubli comme celui de la note de bas de page par laquelle la commission des divorcés « remariés » est entrée dans Amoris laetitia ? Le pape François s’abritait derrière l’excuse, alors même que par la suite il confirmait adhérer à sa teneur.
 

Les manifestations d’amitié du pape François au cardinal McCarrick

 
L’excuse avancée par Ouellet aurait quelque crédibilité si, comme le rappelle opportunément Luc Perrin sur le Forum catholique, l’amitié entre le cardinal et le pape François n’avait été telle que ce dernier a personnellement décroché son téléphone pour appeler McCarrick, victime d’une attaque cardiaque et subitement hospitalisé, à la veille de son intronisation. Dans le même message, Luc Perrin relève également l’affaire de la mission en Chine en 2014 et revient sur la conférence donnée en octobre 2013 dans une université américaine par le même cardinal invoquant son amitié personnelle avec le cardinal Bergoglio. C’est lors de cette conférence, comme nous le rappelions il y a quelques jours sur reinformation.tv, que McCarrick expliquait qu’il voyait le peuple catholique suivre le pape François « tel le joueur de flûte de Hamelin ». Cela aurait dû tout de suite nous mettre la puce à l’oreille puisque le flûtiste en question avait utilisé son talent pour égarer tous les enfants de la ville, et les arracher à leurs parents… Il ne faut pas non plus oublier l’affaire de la « Papal Foundation » aux Etats-Unis dont McCarrick était membre fondateur. C’est vers elle que le pape François s’est tourné pour obtenir des millions de dollars afin de boucher le trou financier d’une clinique dermatologique à Rome au fonctionnement pour le moins douteux.
 
McCarrick a-t-il réellement joué un rôle dans la nomination de cardinaux américains ? Cela n’est pas prouvé – voilà en tout cas ce qu’affirme le cardinal Ouellet. Mais le rôle diplomatique repris par Theodore McCarrick après l’élection de François est un fait accessible à tous.
 

Le cardinal Ouellet confirme avoir alerté Mgr Viganò à propos de McCarrick avant son départ pour Washington

 
Mais ce qu’il y a de plus intéressant, c’est la confirmation par le cardinal Ouellet de ce qu’il a dit à Mgr Viganò à son arrivée à Washington en novembre 2011 : « oralement, je t’ai informé de sa situation comme évêque émérite devant obéir à certaines conditions et restrictions à cause des rumeurs sur son comportement dans le passé ».
 
Et Ouellet poursuit : « L’ex-cardinal, retraité en mai 2006, était exhorté à ne pas voyager et à ne pas faire d’apparitions publiques afin de ne pas provoquer d’autres rumeurs qui circulaient à son sujet. Il est faux de présenter les mesures prises à son égard comme des “sanctions” décrétées par le Pape Benoît XVI et annulées par le Pape François. »
 
Cela ne fait que confirmer une nouvelle fois les soupçons – pour le moins – pesant sur McCarrick. La suite de la lettre de Ouellet laisse même entendre que « le style de vie discret et de pénitence » imposé au cardinal McCarrick – peu après l’élection de Benoît XVI – n’était qu’une mesure de prudence de la Congrégation pour la doctrine de la foi. La vie de pénitence est une bien lourde peine pour de simples soupçons… Et cela passe sous silence le fait que, si le cardinal américain a bien cessé ses voyages internationaux entre 2006 et 2013, il les a repris dès l’élection de François, conservant même son rôle de conseiller auprès du Center for Strategic and International Studies (CSIS), « think tank » mondialiste où évolue notamment Henry Kissinger.
 
Qui a prononcé ces sanctions ? Ce n’est certes pas parce qu’il n’y a pas de document écrit, à ce qu’en dit le cardinal Ouellet, en tout cas pas de document signé d’un pape, que cela exclut une décision personnelle d’un pape, en l’occurrence du pape Benoît XVI, vu les dates, qui dans ce type de fait n’est pas tenu à des formes particulières. S’il n’y a pas eu de sanctions, il y a bien eu des mesures – et il serait peut-être temps d’arrêter de jouer sur les mots. En revanche, s’il faut prendre à la lettre ce que dit Ouellet, on peut en déduire il n’y a pas eu d’enquête suffisante face à des rumeurs qui entouraient un cardinal influent d’un grave soupçon de scandale.
 
Et nous arrivons à l’autre pan logique de la lettre du cardinal Ouellet. Celui-ci accuse Viganò d’agir au nom de ses propres préférences politiques. Et les mots fusent, acérés : « incroyable et invraisemblable », « monstrueuse accusation qui ne tient pas la route », « un coup inouï et immérité » porté « à l’autorité morale de ton supérieur, le Souverain pontife » : tout cela s’inscrit dans l’idée que Viganò se situe dans le règlement de comptes après avoir lui-même été manipulé.
 

Le pape a des qualités de sainteté telles que l’accuser relève du blasphème

 
Toute cette argumentation repose sur ce postulat : le pape François a tant de qualités qu’il est inimaginable qu’il puisse s’être rendu coupable d’une quelconque complicité avec la couverture de certains agissements scandaleux, et il n’est même pas possible de poser la question, encore moins publiquement.
 
C’est ici que le cardinal Ouellet écrit : « De lire comment tu termines ton dernier message apparemment très spirituel en te moquant et en jetant un doute sur sa foi m’a semblé vraiment trop sarcastique, voire blasphématoire. » Arrêtons-nous un instant sur ce dernier mot. Le blasphème est défini au numéro 2148 du Catéchisme de l’Eglise catholique comme suit : « Le blasphème s’oppose directement au deuxième commandement. Il consiste à proférer contre Dieu – intérieurement ou extérieurement – des paroles de haine, de reproche, de défi, à dire du mal de Dieu, à manquer de respect envers Lui dans ses propos, à abuser du nom de Dieu. S. Jacques réprouve “ceux qui blasphèment le beau Nom (de Jésus) qui a été invoqué sur eux” (Jc 2,7). L’interdiction du blasphème s’étend aux paroles contre l’Eglise du Christ, les saints, les choses sacrées. Il est encore blasphématoire de recourir au nom de Dieu pour couvrir des pratiques criminelles, réduire des peuples en servitude, torturer ou mettre à mort. L’abus du nom de Dieu pour commettre un crime provoque le rejet de la religion. Le blasphème est contraire au respect dû à Dieu et à son saint nom. Il est de soi un péché grave. »
 
On ne sache pas que le pape, tout François qu’il soit, se confonde avec Dieu, ni même avec la Deuxième Personne de la Sainte Trinité dont il est le vicaire ici-bas. Le blasphème a pour objet Dieu lui-même, et non les hommes, à moins qu’ils soient saints. Nous fait-on ici un « santo subito » en douce, et ante mortem ? Peut-être la parole du cardinal Ouellet a-t-elle dépassé sa pensée, mais on ne s’étonnera pas de voir certains l’accuser de sentimentalisme dégoulinant à l’égard du pape régnant. Car après tout, ce n’est pas sa fonction sacrée qui a été mise en cause par Viganò, mais, bien au contraire, sa manière de s’en acquitter en tant qu’homme.
 

De l’accusation de blasphème à celle de la rupture de « communion »

 
Les choses se corsent encore, cette fois non du point de vue de la doctrine, plus grave, bien sûr, mais dans la manière de traiter Viganò, lorsque le cardinal Ouellet écrit : « Cher confrère, je voudrais bien t’aider à retrouver la communion avec celui qui est le garant visible de la communion de l’Eglise catholique.« Faut-il en déduire que Viganò serait en quelque sorte, latae sententiae sans doute, excommunié ? En tout cas, Ouellet suggère que la « rébellion ouverte et scandaleuse » de l’ancien nonce le rend indigne de nommer le pape au canon de la messe et de prier le rosaire, d’invoquer saint Michel, et même la Mère de Dieu…
 
Clairement, le cardinal est convaincu de la sainteté et de l’absence de toute attache humaine du pape François, au contraire de Viganò qui agirait selon lui en raison des « peines et des déceptions » qui ont pu « jalonner (sa) route au service du Saint-Siège ». Un argument purement subjectif contre un autre argument purement subjectif. C’est ce qui permet au cardinal Ouellet de glisser vers la conjecture et de conclure, rien de moins, que « l’accusation est un montage politique privé de fondement réel incriminant le pape », qui « blesse profondément la communion de l’Église ».
 
Il dirige ainsi les regards vers une opération « conservatrice » dirigée par des opposants à la ligne du pape François, sans même envisager que Mgr Viganò – à qui il ne donne à aucun moment son titre d’archevêque, mais au mieux celui de « cher représentant pontifical émérite » – puisse être sincère, et sincèrement bouleversé et plongé dans la souffrance et le désarroi à cause de ce qui se passe dans l’Eglise.
 
Une interview du P. Thomas Rosica, porte-parole du synode des jeunes auprès de la presse anglophone, à KTO.TV s’inscrit dans cette démarche de rejet radical de toute critique du pape : il parle d’un « acte blasphème » (sic) que constituerait « l’accusation contre la Curie romaine et contre le souverain pontife », qui seraient donc tous deux dignes d’un respect égal à celui dû à Dieu.
 
« Les affaires politiques aux Etats-Unis ont infiltré l’Eglise, ça, c’est sûr. Même au Canada. A travers les blogs, à travers les gens qui sont complètement fous en ce qu’ils disent ; ils se disent catholiques et ils ne sont pas catholiques, ils ne sont pas chrétiens, et au nom de la fidélité ils pouvaient dire n’importe quoi contre le pape François », accuse ce prêtre. Et d’ajouter que le pape « vit dans sa vie les béatitudes, il porte la croix dans sa chair ». « Le pape, c’est un homme de Dieu, et quand on essaie de condamner un homme de Dieu comme a fait Viganò, et tous ceux qui sont “très” dans son camp, ce sont de graves erreurs et ce sont des actes blasphématoires », a-t-il insisté. Et tant pis si plusieurs prélats, notamment américains, ont fait savoir, précisément, qu’ils ajoutaient foi au témoignage de Viganò.
 

Le P. Rosica au secours du pape François qui « rompt avec les traditions quand il en a envie »

 
Le P. Rosica est celui qui a déclaré, il ne faut jamais l’oublier : «  Le pape François rompt avec les traditions catholiques quand il en a envie parce qu’il est “libre par rapport aux affections désordonnées”. Notre Eglise est véritablement entrée dans une phase nouvelle : avec l’avènement de ce premier pape jésuite, elle est ouvertement gouvernée par un individu plutôt que par l’autorité de l’Ecriture sainte seule, ou même par les dires de sa tradition et de l’Ecriture. »
 
Mais c’est au début de sa lettre que le cardinal Ouellet révèle le fond de sa pensée. Il tient en quelques lignes : « La communion avec le Successeur de Pierre n’est-elle pas l’expression de notre obéissance au Christ qui l’a choisi et qui le soutient de sa grâce ? Mon interprétation d’Amoris Laetitia que tu dénonces, s’inscrit dans cette fidélité à la tradition vivante dont François nous a donné un autre exemple en modifiant récemment le Catéchisme de l’Eglise Catholique sur la question de la peine de mort. »
 
En clair : les changements introduits par le pape François, cette « tradition vivante » invoquée par le cardinal Ouellet comme une sorte de cache-misère de modifications profondes de la Tradition elle-même, visent bien une remise en cause importante pour ne pas dire radicale d’enseignements pérennes de l’Eglise affirmés par ses plus hautes autorités comme devant être crus.
 
A partir du moment où l’on accepte cela, comme un bien nécessaire pour notre temps, toute remise en cause pour sérieuse qu’elle soit – et à propos de son sérieux, Ouellet n’apporte pas de contradictions évidentes – de l’homme par qui cela arrive est en soi impossible et taboue.
 

Jeanne Smits