L’Algérie vient d’expulser des milliers de migrants. Au terme d’un rapport incendiaire qui la condamne, l’ONU la somme d’arrêter. Il s’agit d’une ingérence manifeste dans les affaires d’un pays souverain en matière d’immigration : le gouvernement mondial s’installe et nous menace.
Hodie sibi, cras nobis : ce qui arrive à l’Algérie et aux Algériens aujourd’hui peut nous arriver demain en France si nous menons une politique de fermeté comparable à celle que mènent les autorités algériennes en Algérie.
Le rapporteur spécial de l’ONU somme Alger d’arrêter
Felipe Gonzalez Morales, juriste chilien spécialisé dans l’humanitaire mondial, est allé au Niger du premier au huit octobre avec le titre de rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’Homme des migrants. Il en a tiré un rapport au vitriol contre l’Algérie dont il tire une conclusion comminatoire : « J’appelle le gouvernement algérien à cesser immédiatement les expulsions collectives de migrants vers le Niger ». Felipe Gonzalez Morales est un professeur éminent, qui a étudié dans des universités espagnole et américaine et y donne des cours, multipliant de doctes publications.
44.000 migrants expulsés en 4 ans d’Algérie ?
Deux questions se posent toutefois. Quelle est son expérience de terrain, donc l’autorité de son rapport ? Et quelle est sa compétence pour appeler l’Algérie à cesser immédiatement d’expulser des migrants ?
Un rapport de l’Organisation internationale des migrations (OIMP) estime que l’Algérie aurait expulsé vers le Niger 35.600 Nigériens depuis 2014 dont plus de 12.000 depuis le début 2018, auxquels s’ajoutent depuis septembre 2017 8.000 migrants en provenance de différents pays d’Afrique de l’Ouest. Il ne s’agit que d’une estimation, non d’une mesure. Elle donne toutefois des indications intéressantes.
Les migrants expulsés d’Algérie ne sont pas des réfugiés, l’ONU le sait
Le rapport présente en effet le Niger comme l’un des principaux pays de transit de migrants vers l’Europe. Or, seul 8.000 transités ont été expulsés, soit moins de 20 % du total des expulsés : cela indique que l’effort d’expulsion mené par l’Algérie ne s’exerce pas sur eux, mais sur le Niger. Et l’on constate que, le Niger n’étant pas en guerre ni en crise officielle, ses ressortissants ne sont pas des réfugiés pouvant prétendre à l’asile. Leur expulsion dépend donc exclusivement de leur statut en Algérie (sont-ils illégaux ?). L’ONU ne saurait donc condamner l’Algérie pour l’expulsion des migrants elle-même, mais seulement sur les conditions de l’expulsion.
Migrants ou immigration de peuplement du gouvernement mondial ?
C’est ce que fait M. Gonzalez Morales. Selon lui, « les migrants sont raflés à leur domicile en pleine nuit sans même avoir le temps de s’habiller, de prendre leurs affaires et leurs économies ». Puis emmenés, « battus », déportés par bus à la frontière du Niger d’où ils rentrent chez eux comme ils peuvent.
L’honorable Felipe n’ayant mis les pieds qu’au Niger et non en Algérie, il tient ses renseignements des quelques migrants qu’il a pu interroger, ou d’une ONG. C’est dire leur fiabilité. Aussi, quand il affirme que parmi ces migrants expulsés beaucoup « vivaient et travaillaient depuis plusieurs années en Algérie, où leurs enfants étaient nés et scolarisés », on doit prendre cela comme une simple rumeur, même si elle est autorisée par le gouvernement mondial.
L’ONU avance sans jamais s’arrêter vers le gouvernement mondial
Que tirer de tout ce fla-fla ? Que la caste des fonctionnaires internationaux produit sans discontinuer son discours intimidant à visage sérieux mais sans fondement scientifique, comme l’araignée sécrète son fil. Que l’ONU, par le pouvoir d’une répétition indéfinie, impose ses schémas mentaux, la plainte du migrant a priori, la critique a priori de l’arbitraire et du mépris des libertés par l’Etat Nation (non sans se servir au passage d’une pointe de racisme : ces Arabes, vous savez, avec les Noirs, ils ne se gênent pas). Qu’un « rapporteur spécial » interpelle impunément un Etat souverain au nom du gouvernement mondial.
L’Algérie doit se peupler de Nigériens comme la France d’Algériens
Et qu’un modèle mondial se met en place : au nom de la libre circulation, sans qu’il soit besoin désormais d’invoquer le prétexte de l’asile, les migrants doivent pouvoir s’établir où on les pousse. L’Algérie de demain doit être peuplée de Nigériens (et d’autres Ouest-Africains), comme la France d’Algériens, de Marocains, ou d’Erythréens. Ainsi en a décidé le gouvernement mondial.
Il durcit le ton, car, en Afrique aussi, en Afrique surtout, en Afrique d’abord (on se souvient de Kadhafi), les peuples n’aiment pas l’invasion : l’Angola vient d’appeler au retour de 180.000 Congolais chez eux ! Ah, si Macron pouvait faire la même chose, entre deux remaniements !