Sandrine Rousseau en avait rêvé, le gouvernement espagnol l’a fait : il a présenté le 18 mai à Genève, devant le Comité des Nations unies contre la discrimination à l’égard des femmes, une application qui comptabilise les tâches ménagères effectuées par tous dans un foyer, afin que celles-ci puissent être réparties suivant la stricte parité. Si les féministes se réjouissent dans leurs journaux spécialisés de cet outil qui doit permettre de réduire la « charge mentale » qui pèse sur « les femmes », c’est en fait un pas de plus vers la politisation de l’intime et la surveillance totalitaire des sociétés européennes.
Les tâches ménagères sont politiques
Quand elles rentrent du boulot, les femmes doivent encore s’occuper, plus que leur conjoint, des tâches ménagères, elles doivent penser à tout, c’est ce qu’on appelle « souffrir de la charge mentale ». D’après l’Institut européen pour l’égalité, 8 femmes sur 10 consacrent au moins une heure par jour aux tâches ménagères contre 36 % des hommes. En mars 2022, Sandrine Rousseau, finaliste de la primaire EELV pour la présidentielle a proposé de créer un délit de non-partage des tâches domestiques pour réduire cet écart : « Le privé est politique et tant qu’on ne donne pas les moyens aux femmes de véritablement obtenir l’égalité sur le partage, on n’y arrivera pas. »
Avec l’application on saura enfin qui fait quoi
Pendant que nous passons l’aspirateur en effet, les mâles jouent au tennis ou travaillent, ce qui fait progresser leur carrière et augmente les inégalités salariales. Et les objurgations quotidiennes n’arrangent rien, parce qu’ils sont très malins et se protègent par leur « incompétence stratégique » : ils repassent si mal qu’on finit toujours par le faire pour aller plus vite. D’où cette idée d’application destinée à leur mettre le nez dans leur caca : désormais on saura qui fait quoi à la milliseconde, et pourquoi ne pas envisager des compensations financières en cas de non-amélioration ? L’application, semblable à celles qu’utilisent les bons amis qui veulent avoir de bons comptes quand ils vont au restaurant (Splitwise, Tricount), sera fin prête à l’été.
Parité, que de crimes on commet en ton nom !
Angela Rodriguez, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité dans le gouvernement espagnol, pense que « cela peut servir à répartir les tâches entre frères, sœurs, pères, mères ou n’importe qui vivant en colocation, où il y a parfois une répartition inégale également ». Tous les cas de figure sont prévus. Et voilà comment, avec le sourire, au nom du progrès et de la parité, on met les amis, les frères et sœurs, les maris, les femmes, sous surveillance, tout en instillant un esprit de défiance, de revendication et de concurrence. Mine de rien, on mine toute relation humaine – avec ce qu’il faut bien appeler des histoires de cornecul issues des cerveaux malades de révolutionnaires professionnelles.