San Francisco (Californie) pourrait devenir la première ville des Etats-Unis et la pionnière mondiale des indemnisations des descendants de Noirs victimes de l’esclavage, et ce alors que cet Etat n’a jamais connu de telles pratiques au cours de son histoire. La politique de réparations pourrait précipiter cette municipalité ultra-progressiste vers la banqueroute, mais qu’importe ! Si la dette covid qui accable l’économie mondiale se justifiait par une sorte de « nous sommes en guerre » global, il est là aussi question de guerre : une guerre raciale qui rend les Blancs (chrétiens) responsables de tous les maux qui accablent les « racisés ». Et à San Francisco, les bénéficiaires exclusifs de cette discrimination sont donc les Noirs, chaque Blanc étant considéré d’emblée comme coupable, que ses aïeux aient, ou non, participé à l’esclavage quelque part en Amérique du Nord.
Les réparations envisagées sont insensées : 5 millions de dollars par adulte noir descendant d’esclaves, auxquels le comité consultatif ad hoc a proposé d’ajouter des revenus garantis de 75.000 dollars par an pendant 250 ans, des loyers plafonnés à 1 dollar et l’effacement de toutes les dettes personnelles. A supposer que 35.000 personnes puissent y prétendre, la seule « indemnisation » à 5 millions de dollars reviendrait à 175 milliards de dollars au total, soit 10 fois plus que le budget total de San Francisco – déjà lourdement endettée –, et plus que le budget annuel de 47 Etats des USA. Chaque foyer fiscal de San Francisco devrait en moyenne 600.000 dollars pour payer l’addition… Impossible. Les fonds fédéraux et de l’Etat qui abondent déjà le budget de la ville à hauteur de 10 % seraient fatalement appelés à la rescousse. Et ça, c’est en attendant que d’autres villes ou Etats « woke » n’inventent leurs propres réparations.
San Francisco se ruinerait en versant 5 millions de réparations aux Noirs
Les Noirs représentent aujourd’hui 6 % de la population de San Francisco, et 38 % des sans-abri. Tous ne seraient pas éligibles ; le rapport de 1.100 pages sur la question suggère d’exiger la présence d’au moins deux sur huit conditions, parmi lesquelles le fait d’être né ou d’avoir émigré à San Francisco entre 1940 et 1966 et d’avoir vécu dans la ville pendant au moins 13 ans ; d’avoir été déplacé de San Francisco par la rénovation urbaine entre 1954 et 1973, ou d’être le descendant de quelqu’un qui l’a été ; d’être une personne incarcérée dans le cadre de la guerre contre la drogue, ou son descendant ; ou d’être un descendant d’une personne américaine réduite en esclavage avant 1865. C’est notamment une prime à la criminalité liée au trafic de stupéfiants – que l’on justifie évidemment par la « responsabilité » de la société et surtout des Blancs accusés d’y avoir acculé les Noirs.
Le Telegraph de Londres consacre un nouveau documentaire au sujet, montrant la profonde injustice du projet, sa folie absolue dans une ville qui se trouve dans un état de déréliction, sale, mal gérée, incapable de régler son problème de drogue, de criminalité et de sans-abris alors même que le drapeau arc-en-ciel y flotte plus que n’importe où ailleurs. Les services publics élémentaires sont largement absents, au nom de la priorité accordée aux revendications woke et LGBT, montre le documentaire. D’ailleurs, San Francisco se vide, ayant perdu 6 % de sa population entre 2019 et 2021. Et à supposer même qu’il faille réparer un tort subi, que dire de versements subits d’un pactole de 5 millions de dollars à des personnes qui n’ont aucune idée sur la manière de gérer de telles sommes ? Le documentaire s’achève sur le constat que les criminels se frottent déjà les mains : entre l’enrichissement des acheteurs potentiels de drogues et les opportunités qui s’ouvrent aux escrocs en tous genres capables de détourner l’argent frais dans leur propre direction, l’avenir s’annonce rose.
L’esclavage, c’est du passé. San Francisco cherche à raviver la haine
Et c’est sans compter avec l’issue nécessaire d’une telle discrimination fondée sur la race : comment imaginer que cela n’aboutisse point à une profonde hostilité des payeurs, et au mépris actif des Noirs pour ceux qui s’aplatissent devant eux ?
Tout a commencé avec les émeutes « Black Lives Matter » en 2020 alors que l’Amérique (et bien d’autres pays du monde) étaient à feu et à sang – malgré les confinements covid – après la mort du Noir George Floyd à la suite d’une arrestation trop musclée.
Trois ans plus tard, on en arrivé à cette proposition de ruiner des populations entières – et en fait, tout une ville, et demain, tout un pays – qui ne portent aucune responsabilité personnelle dans quoi que ce soit, face à une population désignée comme victime d’un racisme systémique alors qu’elle comporte de nombreux membres qui s’en sortent très bien grâce à leur travail et à leur sérieux.
Le documentaire de Steven Edgington du Telegraph donne la parole à Nikcole Cunningham, membre du comité de 15 personnes désigné par la municipalité pour proposer la mise en œuvre de sa volonté d’accorder des réparations. Elle est formelle : la ville a les moyens : « Ils peuvent trouver une solution, comme ils en trouvent toujours… Le président ne nous a pas posé de questions au sujet de l’argent pour l’Ukraine, mais ils ont trouvé. (…) On peut imprimer de l’argent. (…) L’argent, c’est la richesse et les Blancs ont peur de voir les Noirs avoir de la richesse. »
Joli niveau !
C’est une analyse que ne partage pas Carole Swain, universitaire afro-américaine qui participait au comité, mais en rejette les propositions : « Je ne puis imaginer de pire moment pour remuer la marmite du conflit racial. »
L’analyse d’une Noire sur les réparations et l’esclavage
Cela donne déjà une belle indication quant aux objectifs profonds de la manœuvre : jouer sur une dialectique qu’on est prêt à alimenter à n’importe quel prix. Ce n’est pas invraisemblable.
Carole Swain, analyse quant à elle en tant que Noire l’état où se trouve une partie de la population noire aux Etats-Unis :
« Nous assistons déjà à une montée de la haine à l’égard des Blancs et des Asiatiques qui, je crois, est alimentée par tout ce mouvement progressiste qui semble imputer à certaines personnes des décisions prises de leur propre chef par d’autres personnes.
« Je ne crois pas que les réparations, quelles qu’elles soient, puissent faire une différence dans la vie des gens ordinaires et elles aggraveraient probablement leur situation.
« Une partie du problème est d’ordre moral et spirituel. Il n’y a pas de solution gouvernementale et aucune somme d’argent au monde ne peut changer les conditions dans lesquelles vivent de nombreux Noirs.
« Ils doivent eux-mêmes se lasser de la criminalité.
« Ils doivent se lasser de l’absence de père dans les foyers et des comportements qui font que des Noirs ne veulent même pas vivre avec certains Noirs. »