La Russie a-t-elle cherché à exacerber les divisions raciales aux Etats-Unis ? Elle est accusée d’avoir financé des publicités « Black Lives Matter » sur Facebook

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Pour The New American, le motif le plus probable qui a poussé un organisme de trolls lié au Kremlin à acheter des espaces sur Facebook pour faire paraître des publicités pour le groupe révolutionnaire « Black Lives Matter » (BLM) est la volonté de fomenter la division raciale et de saper l’unité nationale américaine. Certes, l’information vient de CNN, pas forcément une source fiable, observe le journaliste Alex Newman. Mais s’il est vrai que la Russie a cherché à exacerber des tensions politiques et raciales en période préélectorale, à une époque où Obama jetait de l’huile sur le feu aux Etats-Unis, cela obligerait à en tirer des conclusions de taille.
 
Jusqu’ici, CNN a largement alimenté la théorie selon laquelle la Russie s’est engagée en faveur de Donald Trump. En annonçant qu’une entité liée au Kremlin non seulement a soutenu BLM à travers ces publicités mais a encore ciblé leur diffusion vers des régions frappées par des violences et des émeutes, Baltimore et Ferguson, le média laisse entrevoir un jeu bien plus trouble.
 

La Russie a-t-elle intérêt à fomenter les divisions raciales aux Etats-Unis ?

 
L’entité en question, l’Internet Research Agency, est ainsi accusée par CNN d’avoir voulu semer le « chaos politique aux Etats-Unis ». Le média ne cite pas ses sources, la vérification est donc impossible en l’état actuel. Quoi qu’il en soit, les publicités auraient été programmées pour la fin de 2015 ou le début de 2016, en pleine agitation autour de faits divers où plusieurs Noirs ayant eu une attitude menaçante avaient été abattus par la police. Par la suite, celle-ci avait été largement blanchie des bavures qu’on lui reprochait.
 
Selon CNN, la publication des publicités avait pour objectif notamment de montrer le groupe BLM comme constituant une menace pour les habitants de Baltimore et de Ferguson, dans le but d’alimenter une atmosphère d’incivilité et de chaos, « mais pas nécessairement pour promouvoir un candidat ou une cause par rapport à d’autres ». Un ancien officier de la CIA commentait pour CNN qu’il s’agissait de créer la « discorde à l’intérieur du corps politique aussi bien aux Etats-Unis et, véritablement, dans l’ensemble de l’Occident ».
 
Pour l’ancien ambassadeur des Etats-Unis à Moscou – sous Obama – Michael McFaul, cette volonté de semer la discorde est évidente. « Plus généralement, Poutine a l’idée que notre société est imparfaite, que notre démocratie ne vaut pas mieux que la sienne, et par conséquent, voir chez nous des conflits autour de grands problèmes sociaux est dans l’intérêt du Kremlin », a-t-il dit.
 

La Russie soupçonnée d’avoir financé des publicités « Black Lives Matter » sur Facebook

 
Il n’a pas précisé que Barack Obama, tout comme Bill et Hillary Clinton, a des liens troublants avec le Kremlin et que l’ex-président a participé à la même manœuvre.
 
Si la grande presse américaine recherche maintenant désespérément à mettre en évidence d’éventuels liens entre la campagne Trump et l’Internet Research Agency, l’action russe en vue de promouvoir le séparatisme noir aux Etats-Unis n’est pas une nouveauté. En 1987, Gorbatchev recommandait la mise en place de territoires séparés pour les Noirs et pour d’autres minorités ethniques aux Etats-Unis. Au cours des années 1930, des communistes faisaient pression sur les Noirs américains afin que de mettre en place un Etat noir dans le sud – deux informations tirées du New York Times. C’était même un objectif communiste promu en Russie depuis 1922…
 
Pas plus tard qu’en 2014, Vladimir Poutine tentait à son tour d’exacerber les tensions raciales aux Etats-Unis, déclarant à CBS : « Si tout était parfait, il n’y aurait pas le problème de Ferguson. Il n’y aurait pas d’exactions de la part de la police. Notre tâche est de voir ces problèmes et d’y répondre de manière correcte. »
 

Russie, Obama, communisme, même combat ?

 
Black Lives Matter est lui-même lié à Moscou. L’une des cofondatrices du mouvement, Alicia Garza, n’a jamais caché son admiration pour la communiste Assata Shakur, accusée d’avoir assassiné un policier et qui avait obtenu l’asile politique à Cuba au cours des années 1980. BLM n’a pas non plus manqué de rendre hommage au communiste Fidel Castro.
 
Aujourd’hui, BLM reçoit des encouragements depuis l’ONU qui dénonce les « brutalités policières à l’égard de la population noir américaine ».
 
Toutes choses qui ont pour effet de déstabiliser l’unité américaine, sa souveraineté intérieure, sa constitution fédérale.
 

Anne Dolhein