Bien que le pays tente en ce moment d’inverser une chute des naissances constante depuis 14 ans, le Japon vient d’enregistrer un record peu enviable en matière de démographie, selon les données publiées cette semaine par le gouvernement nippon. La population est désormais la deuxième plus âgée du monde, après celle de Monaco. Le nombre de naissances annuelles est tombé au-dessous de 800.000, pour un pays de plus de 122 millions d’habitants.

Si la chute de la population continue, le Japon peut-il continuer ?

Le Premier ministre Fumio Kishida a dit en janvier : « Nous en sommes arrivés à nous demander si notre société peut continuer à fonctionner. » En 2022, la population du Japon a décru de 0,65 % (soit plus de 800.000 individus) par rapport à 2021, pour atteindre 122.423.000 habitants. Cette diminution touche, pour la première fois dans l’histoire du Japon, l’ensemble de ses 47 districts. C’est un record depuis 1968, depuis que les pouvoirs publics ont lancé la surveillance de la population.

En contraste à cette chute, la population étrangère est passée de 2.289.500 habitants à 2.994.000, un bond de près de 11 %, l’augmentation la plus forte depuis 2013. Des lois assez strictes régissent l’immigration au Japon, mais le gouvernement les relâche pour réduire le manque de travailleurs, et le relâchement du contrôle aux frontières après le covid-19 a aussi son effet.

Le déclin record de la démographie touche tout le Japon

Le porte-parole du gouvernement, Hirokazu Matuno, a déclaré : « Le déclin du nombre d’enfants et de la population est un problème important au Japon, qui englobe toutes les questions, sociale, économique, et de bien-être social. » Kishida a lancé un plan d’aide de 25 milliards de dollars pour inciter les jeunes et les familles à relever une natalité en pleine chute, mais en même temps il entend « pousser les femmes et les plus anciens à entrer dans la force de travail ». En effet, symétriquement à la chute des naissances, le coût de la population vieillissante augmente en flèche.

Pauline Mille