En anglais, l’acronyme IVG signifie In Vitro Gametogenesis, la genèse artificielle de gamètes, tout aussi monstrueuse que notre IVG, mais une façon monstrueuse de produire la vie comme la nôtre est une façon monstrueuse de produire la mort. L’une des grandes compétitions entre biologistes aujourd’hui dans le monde est de produire des ovules et du sperme artificiellement à partir d’une cellule ordinaire, par exemple un morceau de peau. Cela demande encore un peu de temps et de travail, mais, pour Katsuhiko Hayashi, de l’Université d’Osaka, ce sera « disponible » dans dix ans. Cette nouveauté, que certains présentent comme la solution à tous les problèmes d’infertilité, posera une foule de questions techniques et éthiques qui trouvent leur source unique dans la constatation unique : la reproduction humaine est un phénomène sexué, et à force de dissocier sexualité et reproduction, on arrive à un monstrueux Meilleur des mondes.