On ne l’apprend plus en histoire, mais la France exsangue d’après la Grande Guerre, dont tout le nord et l’est avaient été ravagés par l’envahisseur allemand et les finances obérées par ses emprunts aux banques anglosaxonnes, incapable de voir la situation en face et de redresser ses comptes par un impôt sur les profiteurs de guerre se berçait d’une illusion : l’Allemagne paiera. Aujourd’hui, les Français se bercent d’une illusion analogue devant les destructions commises par les envahisseurs actuels pendant les émeutes : l’Etat paiera ! Ou : les collectivités locales paieront. Mais les dépenses publiques sont telles que ni l’Etat ni les collectivités locales n’ont plus d’argent disponible. Alors, les villes se retournent vers les sociétés d’assurance. Qui paient, de mauvaise grâce, et le minimum, puis font leurs comptes : avec les déprédations dues aux émeutes, assurer n’est plus possible. Et elles ne renouvellent pas leurs contrats. Cela se passe à Denain en ce moment et cela va se passer de plus en plus à mesure que la situation des « quartiers » empirera. Exposant les villes, au moindre pépin, à la faillite. C’est tout notre système social et financier que ce que l’on nomme pudiquement l’insécurité va renverser.