Le président palestinien Mahmoud Abbas a présenté samedi sa démission du poste de président du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (CEOLP). Plus de la moitié des dix-huit membres de cette instance ont fait de même. En agissant ainsi, il espère faire bouger les choses au sein d’une organisation, et renforcer ainsi son pouvoir ou, du moins, celui de sa mouvance.
« La démission de Mahmoud Abbas du Comité exécutif et celle de plus de la moitié des membres de cette instance a créé un vide juridique. Par conséquent il a été demandé au Conseil national palestinien (CNP) de se réunir d’urgence sous un mois pour élire un nouveau Comité exécutif », a expliqué Wassel Abou Youssef, membre du CEOLP.
Mahmoud Abbas démissionne de la présidence de l’OLP
C’est sur ce plan effectivement que la démission de Mahmoud Abbas provoque un certain remous. En effet, le CNP, qui est en quelque sorte le parlement de l’OLP, ne s’était pas réuni depuis près de vingt ans. Et, en attendant sa réunion, les démissions ne seront pas effectives.
Pour le reste, M. Abbas conservera ses fonctions à la tête de l’Autorité palestinienne (qu’il envisagerait néanmoins de quitter dans quelques mois selon certaines rumeurs), et continuera à gérer la campagne diplomatique palestinienne pour tenter de faire avancer le processus de paix avec Israël – toujours au point mort. Jusqu’à un certain point, le CNP étant la seule instance habilitée à prendre, au final, les décisions en la matière. C’est lui, par exemple, qui avait signé les accords d’Oslo sur l’autonomie en 1993.
Frères ennemis
Le CNP compte 740 membres, répartis dans les Territoires occupés et dans la diaspora, et représente à peu près tous les mouvements palestiniens, à l’exception notable du Hamas et du Jihad islamique.
En définitive, ces démissions ressemblent à une manœuvre ayant pour but de réaffirmer l’autorité de l’OLP à l’heure où la situation palestinienne semble plus enlisée que jamais, du fait notamment des luttes fratricides entre Palestiniens. Au premier rang desquelles le vieil antagonisme avec le Hamas, que l’Autorité palestinienne soupçonne de chercher à obtenir un accord séparer avec Jérusalem.