L’Académie américaine de pédiatrie a publié ce mois-ci sur son site internet, avant de les reprendre dans son prochain numéro de Pediatrics, des recommandations pour tous les pédiatres, parents, législateurs, journalistes et l’industrie des loisirs, sur l’exposition des enfants aux violences dans les médias.
Parmi les recommandations, un appel aux législateurs à restreindre l’accès des mineurs à la violence dans les médias. Elle souhaite que les pédiatres travaillent avec l’industrie des jeux et que les médias de l’information discutent du sujet de la violence virtuelle et de sa relation avec les agressions dans le monde réel, un peu comme les liens existant entre le tabagisme passif et les risques induits pour la santé.
L’Académie recommande également que les parents limitent les contenus violents auxquels les enfants sont exposés, faisant remarquer que les jeux vidéo sont particulièrement préoccupants car la technologie 3D créé une expérience d’immersion. Problème aggravé par les casques de réalité virtuelle…
Lien entre violences dans les médias et réelle similaire à celui entre tabagisme passif et cancer
S’il n’y a pas de lien définitivement établi entre l’écran et les massacres de masse dans les écoles, l’Académie américaine de pédiatrie cite des analyses de 2002, 2006 et 2010 dans un article sur son site internet signé par son principal rédacteur, Dimitri A. Christakis, qui écrit : « Les pédiatres peuvent informer les parents du fait qu’il existe des moyens de réduire l’impact de la violence des médias, en regardant jeux et films aux côtés de leurs enfants (…) et en protégeant leurs enfants de moins de six ans de tout média violent. »
Une méta-analyse portant sur 400 études a montré un lien significatif entre l’exposition à la violence médiatique et les comportements et pensées agressifs, entre autres. Une étude a même montré que le lien entre la violence à l’écran et les agressions du monde réel est plus fort que celui qui existe entre le tabagisme passif et le cancer du poumon.
Voir de la violence met les enfants en détresse, rappelle l’Académie américaine de pédiatrie
C’est donc une mise en garde sérieuse de l’Académie américaine de pédiatrie, alors que l’Américain moyen passe 5 heures par jour devant sa télévision et que, chaque heure, il assiste à au moins 6 échanges violents. Par ailleurs, 70 % des programmes pour enfants contiennent de la violence et 91 % des jeux vidéo autorisés aux enfants de dix ans sont violents…
Des chercheurs en pédiatrie de la Fondation médicale Palo Alto et de l’université de Stanford ont également fait remarquer l’impact des smartphones et autres tablettes qui permettent un accès facilité aux scènes de violence, y compris sexuelle, qui ne peuvent que contribuer à donner aux plus jeunes une image dégradée de la réalité et « être cause de détresse, de victimisation, voire de peur du monde réel » selon le Dr Rhea Boyd, membre de l’Académie américaine de pédiatrie.
C’est leur innocence et leur confiance que l’on détruit…