Un haut gradé de l’Armée de libération du peuple – c’est ainsi que l’on désigne l’armée de la Chine communiste – a annoncé que les militaires chinois se sont engagés à apporter une « aide humanitaire » au régime de Bachar el-Assad, une aide qui pourrait comprendre la formation de personnel militaire de l’armée de Syrie par des instructeurs chinois. Un accord a été signé entre Pékin et Damas mardi, en présence du directeur de l’Office pour la coopération militaire internationale de la Commission militaire centrale de la Chine, Guan Youfei.
Celui-ci a mené des discussions avec le ministre de la défense syrien, Fahad Jassim al-Freij, insistant sur la volonté chinoise de trouver une solution politique à la crise en cours. Le responsable chinois a confirmé que la Chine cherche à renforcer sa coopération militaire avec la Syrie, ce qui correspond à l’axe politico-militaire qui se renforce entre la Russie et la Chine et d’autres pays traditionnellement proches des puissances communistes ou « ex-communistes ».
Pékin et Damas d’accord sur une coopération de leurs armées
« Les forces militaires chinoises et syriennes entretiennent traditionnellement des relations amicales, et l’armée chinoise est désireuse de renforcer toujours les échanges et la coopération avec l’armée syrienne », a déclaré le représentant de Pékin.
Aucun détail n’a filtré sur « l’aide humanitaire » que la Chine a promis d’apporter à Damas, selon l’agence chinoise Xinhua, mais il a été précisé que Guan et al-Freij sont arrivés à un « consensus » sur le renforcement des programmes de formation destinés aux militaires de l’armée fidèle à Bachar el-Assad.
Selon Xinhua, Guan a également rencontré un général russe au cours de sa visite à Damas.
Cette visite marque un changement dans la politique militaire de la Chine qui, jusqu’à présent, concentrait ses efforts sur la Mer de Chine du Sud présentée comme une « affaire domestique ». Mais elle est aujourd’hui dépendante du Proche-Orient pour ses importations de pétrole.
La Chine fournira une aide humanitaire à la Syrie comme Moscou
L’événement a fourni l’occasion au représentant chinois de faire l’éloge des « efforts anti-terroristes de Moscou en Syrie », rapporte le média officiel russe rt.com : il s’agit de la campagne de bombardements de l’Etat islamique menée par la Russie de septembre 2015 à mars 2016. La Russie ne s’est pas désengagée du terrain : rt.com reconnaît que l’armée est encore physiquement présente sur le terrain à la fois pour apporter de « l’aide humanitaire » et une assistance militaire au gouvernement de Bachar el-Assad.
Côté chinois, l’initiative n’est pas totalement nouvelle. Dès l’année dernière, des sources médiatiques annonçaient que la Chine avait envoyé plusieurs dizaines de conseillers militaires à Damas pour aider le gouvernement à « combattre le terrorisme ».