Pauline Mille l’avait dit : « un rebondissement n’est pas à exclure » ! Et il est venu. Un juge américain vient de rejeter, avec colère, l’accord de plaidoyer qui pouvait mettre fin aux problèmes juridiques de Hunter Biden, fils du président américain, sous les feux des projecteurs de la justice depuis fin 2020. Un accord qui devait soulager Joe Biden déjà versé dans sa campagne de réélection (le scrutin aura lieu le 5 novembre 2024).
Pour celui qui n’arrêtait pas de répéter qu’il était « très fier de son fils », qu’il n’avait rien fait de mal, il y a de quoi sourire. C’est quand même la première fois que l’enfant d’un président américain en exercice est accusé d’un crime fédéral.
Accord Hunter Biden : un « développement surprise » selon “NBC”
Hunter Biden était confiant en arrivant, ce mercredi 26 juillet, au tribunal fédéral de l’Etat du Delaware, fief familial. La magistrate Maryellen Noreika devait valider l’accord convenu avec les procureurs du ministère de la justice, dans lequel il plaidait coupable pour fraude fiscale et détention illégale d’une arme à feu. Mais la juge, nommée initialement par Trump, a refusé de valider en l’état l’accord négocié le mois dernier, lui laissant toutefois la possibilité de continuer les négociations pendant trente jours. Il a donc plaidé non coupable et l’affaire est repartie pour un tour.
La juge n’a pas hésité à qualifier l’accord d’« inhabituel » et a invoqué de sérieuses « préoccupations » à son sujet : il offrait une « immunité trop large », selon ses mots, à Hunter Biden. Ce qui ressemble bien à un trafic judiciaire, une malversation juridique opérée sous la pression évidente de la Maison Blanche, avait d’ailleurs été largement dénoncé par de nombreux Républicains au Congrès.
Selon les termes de l’accord, Hunter Biden, 53 ans, aurait ainsi été épargné de prison en échange d’avoir plaidé coupable à deux infractions fiscales mineures. Il aurait également évité des poursuites pour avoir acheté une arme à feu tout en abusant de drogue. Les chefs d’accusation étant ramenés à des délits, et non à des crimes.
Un agent de l’étranger… prochain épisode pour la justice américaine ?
Les avocats de Hunter Biden espéraient bien que cela mette fin à une enquête criminelle de cinq ans sur ses affaires financières. Non seulement il n’en est rien, mais de prochaines affaires pourraient bien sortir : la juge a laissé entendre qu’un quelconque accord ne remettait pas en cause des poursuites futures.
Les dirigeants du parti républicain ont en effet lancé de multiples enquêtes sur les affaires commerciales de Hunter Biden, accusant l’ancien toxicomane d’avoir utilisé la position de son père pour s’enrichir, depuis le début des années 2010, dans des accords louches avec des gouvernements étrangers, notamment chinois et ukrainien, lorsque Joe Biden était vice-président américain. Et, en plus de leurs allégations de dissimulation, deux dénonciateurs de l’Internal Revenue Service (IRS) ont témoigné que l’administration Biden avait entravé l’enquête sur ces sombres affaires de gros sous dont Joe Biden aurait également profité (Hunter Biden se serait qualifié de « vache à lait de la famille » lors d’un dîner…).
Ce qui n’a pas l’air de choquer et du moins d’interroger Karine Jean-Pierre, l’attachée de presse de la Maison Blanche. Elle a carrément qualifié tout cela « d’affaire privée ». Et elle s’est défendue par le fait que le dossier était « géré indépendamment par le ministère de la justice sous la direction d’un procureur nommé par le président Trump » ! Facile.
Que risque à présent Hunter Biden ? Jusqu’à 10 ans de prison, pour la détention illégale d’une arme à feu, 2 années supplémentaires, au pire, pour les délits fiscaux. Et c’est sans parler des affaires potentielles futures.
Le tribunal devrait se réunir à une date ultérieure – probablement dans les quatre à six prochaines semaines.