Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), n’est pas content. Il s’est plaint lundi, lors de la première réunion de l’année du bureau exécutif, de ce qu’un « torrent de fake news, de mensonges et de théories du complot » avait réussi à contrecarrer les efforts en vue de faire adopter un traité mondial sur les pandémies – il espérait tout boucler en vue d’une adoption le 27 mai prochain.
Il est lui-même à la tête de cette initiative, rendue publique à la fin de 2020, visant à mettre en place un instrument international – traité, pacte ou un autre – sur les pandémies qui donnerait à l’OMS la main sur les politiques de santé publique, au détriment de la souveraineté des Etats-membres.
L’accord de l’OMS sur les pandémies se heurte à l’information libre
Son plan ne s’est pas concrétisé malgré des discussions entamées en 2021 et la présentation d’un projet de document lors de l’Assemblée mondiale de la santé (AMS) au début de 2023 « sur la prévention, la préparation et l’intervention en cas de pandémie » : les Etats-membres ne se sont pas mis d’accord sur la nature du document, la cession des droits de propriété intellectuelle sur les médicaments nécessaires en cas de pandémie, et les discussions ont également calé quant aux « responsabilités différenciées » des pays riches et des pays pauvres, souligne Breitbart.com. Les atteintes à la souveraineté ont également été invoquées, notamment aux Pays-Bas où les députés ont acquis le droit de voter sur l’accord en cas d’adoption par l’OMS.
Selon l’AFP, Tedros a accusé les gouvernements réticents de ne pas avoir compris l’urgence de son plan et a imputé les retards à toutes les critiques à son égard qu’il rejette, assurant qu’il est « absolument faux » que l’accord sur la pandémie permettrait à l’OMS d’imposer des « confinements » et des « obligations vaccinales » sans tenir compte des souhaits des Etats membres.
Si personne n’est prêt à céder du terrain, a-t-il dit, tout pourrait tomber à l’eau. Tout en assurant que l’accord serait « historique », une « étape importante » pour la santé globale, il a proclamé qu’il n’entrainerait aucune atteinte aux souverainetés nationales, ce qui paraît quelque peu contradictoire.
Tedros Ghebreyesus veut écarter les obstacles à l’adoption de l’accord
Alors qu’il ne reste que deux sessions de quinze jours à l’Organisation mondiale de la santé avant l’AMS de mai prochain, les délégués vont devoir se prononcer sur 300 amendements, certains portant sur des « problèmes importants » selon Tedros, ce qui laisse penser que le vote ne pourra avoir lieu, et souligne en soi le caractère contestable de nombreuses dispositions de l’accord sur les pandémies.
Alors que l’OMS est accusée de collusion avec le gouvernement communiste chinois pour avoir retardé la déclaration de la pandémie au début de 2020, à suite d’une demande faite par Xi Jinping à Tedros par téléphone le 21 janvier, Tedros s’étant rendu en Chine pour le rencontrer le 28 janvier 2020. La Chine et l’OMS ont tous deux démenti le coup de fil, mais la rencontre a bien eu lieu. Les services du renseignement de plusieurs pays, rappelle Breitbart, ont accusé depuis la Chine d’avoir délibérément retenu des informations, à la fois sur le plan domestique et international, facilitant ainsi la circulation du covid.
L’OMS veut gérer les pandémies malgré sa collusion avec la Chine au sujet du covid
« Le gouvernement chinois a reconnu avoir arrêté huit personnes, dont des médecins, en janvier pour avoir diffusé sur les médias sociaux des informations sur la manière de se protéger contre les maladies contagieuses, notamment des conseils tels que se laver les mains. L’une des personnes arrêtées, le docteur Li Wenliang, est décédée plus tard dans des circonstances mystérieuses ; le gouvernement a affirmé qu’il avait contracté le coronavirus de Wuhan et qu’il était décédé alors qu’il était âgé de 34 ans et en bonne santé avant l’infection, et qu’il n’appartenait pas aux groupes les plus à risque », ecrit Breitbart.
Le média ajoute : « L’OMS n’a jamais cessé de féliciter le gouvernement chinois pour sa gestion du virus et de décourager la méfiance à l’égard du régime communiste. L’OMS avait explicitement mis en garde contre les restrictions de voyage imposées aux personnes venant de Wuhan ou d’ailleurs en Chine, alors que ces restrictions auraient pu permettre d’identifier rapidement les patients atteints du coronavirus et de les empêcher de propager la maladie ailleurs sur la planète. La visite de Tedros à Pékin a été, en partie, un témoignage de confiance en faveur des liens de voyage avec la Chine. »
L’Ethiopien Tedros Ghebreyesus, ancien ministre éthiopien du Front de libération du peuple du Tigré (marxiste) alors au pouvoir, a été soutenu dans son ascension à la tête de l’OMS par la Chine, communiste également. Il s’est vu réélire président de l’OMS pour cinq ans en 2022.
Autant de raisons pour ne pas avoir confiance en lui ni en ses plans. Et de le dire, puisqu’il avoue lui-même que la mobilisation médiatique a permis d’empêcher l’adoption express de l’accord sur les pandémies !