Les juifs mènent le monde, c’est bien connu… Telle est du moins la croyance dans certains milieux que l’on qualifie, bien à tort, d’extrême droite : le vrai antisémitisme a toujours été de gauche, et Hitler, pour être « national », n’en était pas moins socialiste. Mais cette croyance au sujet d’Israël, on s’y accroche malgré tous les faits, toutes les preuves contraires. Il suffit de voir où en est Israël dans les médias et dans les instances internationales – la puissance du sionisme, pour ne parler que de celui-ci, est sérieusement écornée. Dernier épisode en date : Emmanuel Macron, en voyage à Singapour, déclarait le vendredi 30 mai que la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est « pas seulement un devoir moral, mais une exigence politique ».
Tout en nuançant quelque peu son propos en rappelant qu’Israël a le droit de « vivre en sécurité », qu’il entend défendre lors de la réunion de l’ONU à New York sur la solution « à deux Etats » qui aura lieu du 17 au 20 juin, Macron a ajouté que les Européens devaient « durcir la position collective » contre Israël si la situation humanitaire dans la bande de Gaza ne s’améliorait pas rapidement.
Israël dénoncée pour ses atrocités de Gaza
Dans ce cas, l’UE devra « appliquer » ses « règles », « c’est-à-dire mettre un terme à des processus qui supposent le respect des droits de l’Homme, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et appliquer des sanctions », a-t-il déclaré, faisant référence à l’accord d’association entre les Vingt-Sept et Israël, qui va être réexaminé. Interpellant l’ensemble des nations occidentales, le président de la République les a avertis de ce qu’ils risquent de « perdre toute crédibilité à l’égard du reste du monde » s’ils « abandonnent Gaza » et « laissent faire Israël ».
Ce n’est pas là le langage d’un allié inconditionnel de Netanyahu, et la presse de gauche française (c’est-à-dire quasiment toute la presse française), à commencer par le « journal de référence » que se veut Le Monde ou le quotidien moralement anarchiste Libération ne voient aucune raison de l’étriller. Et les mots « crimes contre l’humanité » sont omniprésents.
Sans vouloir blanchir les attaques barbares d’Israël qui, tout en ayant démontré sa capacité à opérer des frappes d’une extrême précision contre le Hamas, réel et non moins barbare ennemi et contre le Hezbollah au Liban, a choisi la politique de la terre brûlée contre son voisin palestinien, on peut souligner à quel point les responsables politiques et les grands médias à travers le monde ont volontiers pris une position anti-israélienne. Même Trump a pris ses distances avec Netanhayu, lui qui était supposé être son allié indéfectible.
Ce qui progresse, c’est le communisme
La leçon de cette situation – sans préjuger du reste, donc – est bien qu’Israël ne dirige rien du tout au niveau international, se trouvant plutôt en délicatesse avec l’ONU et l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Certains de ses employés ont même été soupçonnés de complicité avec les attaques du 7 octobre 2023 et Israël l’accuse d’être infiltrée par des islamistes.
Et cela se constate un peu partout : au Royaume-Uni, où les manifestations pro-palestiniennes bénéficient d’une indulgence remarquable de la part des autorités et du système judiciaire. Les médias russes prennent tout à fait classiquement en ce qui les concerne fait et cause pour la « cause palestinienne », et avancent même (ce qui se discute fortement) qu’en Occident, le discours sur le « génocide » commis par Israël est « oblitéré » par la « censure ».
C’est pourtant ce discours-là qui est devenu dominant dans les médias de gauche, et il est repris sans nuance par bien des médias alternatifs fascinés par la Russie.
On pourra rétorquer que les condamnations verbales émanant du monde politico-médiatique n’entraînent – en tout cas à ce jour – guère de conséquences lourdes pour l’Etat d’Israël, qui continue d’avoir les moyens de se protéger, de se défendre, et d’attaquer de la manière que l’on sait. Ce n’est pas faux – même si les juifs vivant dans les pays occidentaux se retrouvent de plus en plus ciblés par des attaques antisémites, d’autant plus nombreuses que des populations naturellement sympathisantes avec les ennemis d’Israël y sont présentes.
Le danger du communisme oublié par les antisémites (de gauche)
Mais le seul discours condamnant Israël et rendant « les juifs » responsables de tout a au moins pour effet de détourner l’attention du véritable ennemi : le socialisme global et – osons le mot – le communisme. En se focalisant sur « les juifs » – et Netanyahu présenté comme un homme de droite – la « finance juive », le pouvoir des banques, « l’hypercapitalisme » et que sais-je encore, on fait oublier la réalité des menaces qui pèsent sur le monde et en particulier sur l’Occident encore un peu chrétien.
Macron qui dénonce Israël est le président de la nation la plus taxée au monde, où l’Etat se permet des prélèvements obligatoires les plus délirants : plus de 45,6 % du PIB. Quant aux dépenses publiques directes, elles représentent 57 % du PIB. Avec la richesse créée par ses habitants, ayant confisqué une part importante de leurs revenus (variable selon les différents impôts et taxes pesant sur chacun), l’Etat s’octroie ainsi le droit d’utiliser cet argent à sa guise, alors que les individus et les familles se voient privés de cette liberté en conséquence. Sans compter que l’argent qui leur reste disparaît dans une mesure non négligeable dans des dépenses contraintes – assurances, énergie dont les prix reflètent aussi le poids de l’Etat, frais de mises aux normes dans l’habitat et j’en passe.
Le communisme, c’est la mainmise de l’Etat sur tout
Par ses dépenses directes l’Etat a un pouvoir démesuré, et ce n’est pas seulement à travers ce qu’il finance : il ne faut pas oublier la politique de redistribution à travers des allocations multiples qu’il accorde, et qui font de lui un quasi patron pour le plus grand nombre. Il ne s’agit pas seulement du filet de sauvetage pour les malades ou les chômeurs : aujourd’hui, toute personne disposant d’un salaire modeste a vocation à devenir « client » de l’Etat à travers la « prime pour l’emploi » qui abonde les bas revenus – et en fin de compte prive ses bénéficiaires de la pleine jouissance de leurs efforts, puisque toute prime ou hausse de salaire sera amputée par la baisse de la contribution de l’Etat.
Bref, ce n’est pas de l’hyperlibéralisme qui nous guette, ni avant tout le pouvoir de la finance aujourd’hui plus que jamais sous surveillance, mais bel et bien du socialisme en marche. Et cette réalité existe sous des formes variables à l’intérieur de nombreux pays et surtout entre eux, à travers les redistributions décidées au nom de la lutte contre le « changement climatique ».
Or à ce niveau-là, on ne peut pas incriminer quelque groupe religieux que ce soit, si ce n’est celui de l’écologie religieuse pour qui Gaïa est la déesse Terre-Mère et le culte à rendre celui dû à « la planète » dont il faut apaiser la colère comme au temps des païens.
Comment l’URSS a enfourché le cheval de l’écologie
Mais ce n’est pas du communisme, direz-vous. Eh bien, alors que l’URSS en pleine débâcle économique opérait sa « perestroïka » et que Gorbatchev prêchait le soin de la « maison commune » on a vu « l’écologie » prendre le relais des lendemains qui chantent et assurer la collectivisation des biens comme le faisait jadis le communisme. Manière plus subtile, moins absolue de confisquer les libertés mais totalitarisme quand même. Et on ne peut pas dire qu’« Israël » ou « les juifs » aient été à la manœuvre.
Les propagateurs de cette nouvelle idéologie sont au demeurant les mêmes que ceux qui prônent le wokisme, la liberté sexuelle absolue, la dissolution des identités humaines et des frontières. Ils sont au service de la Révolution comme l’est le communisme lui-même, et de la même manière : en rejetant la loi naturelle.
Il suffit de faire l’inventaire : depuis l’athéisme qui se répand au mépris du premier commandement, jusqu’à la négation de la propriété privée que protège le dixième, c’est tout le Décalogue qui est malmené, nié, combattu. Comment ne pas voir dans l’euthanasie le rejet radical du devoir d’honorer père et mère ? Ou dans la redistribution des biens par l’Etat à travers une fiscalité confiscatoire, une forme de quasi vol institutionnalisé ? Ou dans l’avortement, la révolte contre « tu ne tueras pas » ? Le blasphème est une « valeur » encore récemment revendiquée par Emmanuel Macron devant la Grande Loge de France, le mensonge devient un mode de vie alors que l’intelligence artificielle envahit les études et confisque l’activité humaine… La revendication des « droits LGBT » n’est rien d’autre que la réclamation d’une reconnaissance et d’une glorification du péché qui coupe son auteur de Dieu. Suprême révolution et suprême révolte. Hélas, cette liste est loin d’être exhaustive.
La Révolution qui progresse contredit la morale judéo-chrétienne
Rien ne menace plus dramatiquement l’humanité que cette Révolution qui applique si bien les principes du marxisme culturel – dont le « wokisme » est un avatar –, que l’on retrouve aussi bien dans la mainmise de l’Etat sur les enfants, trop souvent pervertis dans les structures publiques par une très officielle incitation à la débauche à travers l’« éducation » sexuelle, et surtout arrachés par journées entières à leurs parents à qui le socialisme pratique ne laisse pas d’autre choix que de travailler tous deux pour payer leur logement et leurs besoins essentiels.
La guerre qui est menée contre le bien progresse tranquillement, avec l’aide active des institutions internationales (où la Chine – ouvertement communiste – donne si souvent le la), des pouvoirs publics « progressistes » et des idéologies climato-alarmistes, libertines et égalitaristes que l’enseignement et les médias répandent à qui mieux mieux, quoi qu’il se passe à Gaza ou ailleurs.
Rendons-nous en compte : on se lance à fond de train vers une « nouvelle civilisation écologique globale » appelée de ses vœux par un philosophe américain tout admiratif qui voit la version du marxisme professée par Xi Jinping. Voilà qui est clair.
Par rapport à de tels maux, dénoncer Israël n’est qu’une diversion.