Affaires Trump : le procureur Mueller se reconnaît impuissant à poursuivre, mais la presse est sûre qu’il est coupable

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La presse française ne lâche rien quand elle tient un coupable universel : hier c’était Le Pen, aujourd’hui c’est Trump. Alors que le procureur Mueller reconnaît qu’il ne peut poursuivre Trump dans l’affaire russe, la presse annonce une nouvelle série de révélations. Une bonne propagande ne s’arrête jamais.
De quoi s’agit-il dans cette fameuse affaire russe ? De tout, de rien, les accusations varient avec le temps, mais dès avant l’élection de Trump les Démocrates étaient sûrs d’une chose, et la presse internationale avec eux, Trump est coupable, il y a eu collusion entre lui et la Russie de l’infréquentable Poutine. Hélas, en bientôt deux ans, aucun élément concret ne l’a établi malgré les moyens considérables mis en œuvre. Et le procureur spécial Mueller nommé pour enquêter sur l’affaire russe de Trump reconnaît aujourd’hui, après un an de mandat, qu’il ne peut pas le poursuivre.
 

Le procureur Mueller ne peut pas poursuivre Trump au pénal

 
C’est ce qu’il vient de déclarer à Rudy Giuliani, l’avocat de Trump en la matière. Mueller affirme qu’il ne lui est pas permis par la constitution de poursuivre au pénal le président même si celui-ci a commis des infractions. On peut être sûr que s’il en avait découvert, elles auraient déjà fuité. Il vient donc de faire l’aveu que l’accusation n’a rien de solide à se mettre sous la dent. 
 
Pour faire passer la chose, la presse fait donner à plein ses tams tams contre Trump. On annonce un « aveu de Donald Trump » sur un remboursement qu’il aurait fait à un autre de ses avocats, Michael Cohen, un « rapport de 2 500 pages » sur la réunion qui se serait tenue avec une avocate russe, et « deux transactions financières disparues (?) »
 

Un rapport fleuve sur les affaires Trump qui accouche d’une souris

 
2 500 pages ! Bigre ! Voilà qui fait sérieux ! Le bottin n’en contient pas tant ! Et qu’y apprend-on, d’après la presse ? Que Donald Trump junior aurait rencontré une avocate russe qui lui aurait promis des « informations compromettantes sur Hillary Clinton ». Et qu’il aurait répondu 54 fois aux sénateurs qui l’interrogeaient ne pas se souvenir de tel ou tel détail qui les intéressait.
 
Bien. A regarder les choses posément, un, il n’y a rien d’établi, et deux, en quoi est-il anormal pour un candidat de s’informer des points faibles de son concurrent ? Et en quoi la nationalité russe de l’avocate prouve-t-elle la moindre ingérence ? Si je serre la main d’un ami israélien, est-ce la preuve que je participe à la répression menée par Tsahal à Gaza ?
 
Le reste est de la même eau, du même bluff. Michael Cohen aurait tenté de négocier la construction d’un hôtel Trump à Moscou jusqu’en mai 2016. Aucun document ne l’établit et ce n’est pas un délit, mais cela n’a aucune importance : cela fait nombre !
 

La presse aux ordres de l’Etat profond déclare Trump coupable

 
Passons vite aux deux autres accusations. Selon le New Yorker, deux traces de transactions concernant un avocat de Trump auraient disparu d’une base de données gouvernementale. Soit. En quoi cela concerne-t-il Trump ? Et puis le New Yorker avoue qu’il ignore si l’accès à ces données n’a pas été simplement restreint.
 
Enfin, dans l’affaire Stormy Daniels, ancienne actrice porno qui aurait été la maîtresse de Trump, celui-ci a reconnu avoir réglé « une dette » à son avocat Michael Cohen, qui a versé lui-même une somme à la dame. Mais les sommes ne coïncident pas et il est fréquent qu’un client paye son avocat. Bref, là non plus rien ni de déterminant ni de sûr. Mais l’important est de harceler Trump pour faire planer sur lui la menace de la procédure de destitution. L’Etat profond américain est vent debout contre lui depuis qu’il a remporté les primaires républicaines en 2016, il entend faire capoter l’expérience populiste en cours, et en attendant, on le voit de l’Iran à la Corée en passant par la Syrie, infléchir par la menace constante la politique étrangère de Trump.
 

Pauline Mille