Les agressions de pompiers toujours plus nombreuses en France

Agressions Pompiers France
 
Les pompiers subissent de plus en plus d’agressions lorsqu’ils opèrent, soit par des gens avinés, soit dans certains quartiers où ils sont attaqués en tant que symboles de l’État. Bien que touchant plus certaines régions, le phénomène est général et témoigne de la montée de la tension interethnique.
 
Les chiffres publiés par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales ne laissent pas de place au doute. En 2016, les agressions déclarées par les sapeurs-pompiers ont augmenté de 17,6 % par rapport à 2015. Elles sont de toute nature : insulte, crachats, coups contre les pompiers, ou dégradation de leur matériel. 2.280 pompiers se sont déclarés victimes d’une agression en 2016 contre 1.939 en 2015.
 

La hausse des agressions touche toute la France

 
En conséquence, le nombre d’arrêts de travail des pompiers a fortement augmenté : 1.613 journées posées en 2016 (+ 36,1 %), et le coût des dégradations a bondi de 183,4 % : 414 véhicules ont été endommagés pour un préjudice estimé à 283.442 euros.
 
Le phénomène touche toute la France mais certaines régions plus que d’autres : on compte 406 agressions en Nouvelle-Aquitaine, 366 dans les Hauts-de-France, 301 en Auvergne-Rhône-Alpes, 267 dans le Grand-Est et 230 en Île-de-France.
 
1.337 agressions déclarées ont donné lieu à des plaintes, soit une proportion de 58,6 % des victimes. En 2015, ce taux était de 65 %. Serait-ce à dire que les agressions de pompiers se banalisent ? En tout cas, la hiérarchie ne l’admet pas à Paris : en cas d’agression contre un sapeur-pompier, le dépôt de plainte y est automatique.
 

Les pompiers en uniforme symbolisent l’État et la France

 
Le nombre relativement faible d’agressions dans le Grand Est et en Île-de-France surprend. On sait en effet, selon Christophe Soullez, responsable de l’Observatoire nationale de la délinquance et des réponses pénales, que les pompiers subissent des agressions dans deux cas principaux : quand les individus qu’ils prennent en charge, désorientés par la drogue ou l’alcool, deviennent violents, et lors de certaines opérations des « certains quartiers difficiles ». Alors, selon Christophe Soullez, « Les pompiers sont parfois assimilés aux symboles de l’État ». Toujours selon lui, les violences contre les pompiers dans ces quartiers sont de plus en plus nombreuses depuis 2008.
 

Les agressions de pompiers, mesure de la tension ethnique en France

 
Les pompiers le disent : « On s’est tous déjà fait insulter au moins une fois ». Les coups de poings sont fréquents, le cocktail Molotov occasionnel, les jets de pierres sur le casque pas rares. Les pompiers jugent cela « extrêmement violent ».Ils sont attaqués es-qualité, ce sont des cibles dans la mesure même où, de même que les représentants du gaz ou de l’électricité, ils sont en uniforme et offrent un service public : ils représentent la France. Et ce n’est pas insignifiant que la profession qui suscite le plus de sympathie et de confiance chez les Français subisse des agressions de plus nombreuses dans « certains quartiers ». Il s’agit d’une guerre ethnique qui ne se cache plus beaucoup. Si le nombre d’agressions en Île-de-France et dans le Grand Est est relativement faible, c’est que cette guerre ethnique trouve dans ces régions d’autres formes, manifestations et exutoires.
 

Pauline Mille