Pour la première fois depuis quarante ans, l’année 2025 menace de se terminer par un… déficit de la balance commerciale agricole de la France. Premier pays agricole d’Europe, la France a accepté dans les années soixante le marché commun, puis la CEE et l’UE, renonçant à une part croissante de sa souveraineté et à la primauté de l’Allemagne en matière industrielle en échange d’une agriculture forte qu’était censée garantir la PAC (politique agricole commune). Or celle-ci a accéléré l’exode rural et ce qu’Henri Mendras nomma la fin des paysans. On se consola en notant que les rendements croissaient et les fermes, rebaptisées exploitations agricoles aussi. Puis quand l’endettement excessif et le dirigisme de l’Europe (exemple, les quotas laitiers : nous étions naguère le premier producteur européen de lait ; c’est fini, le mouvement est tel que le secteur a encore perdu 5 % de ses volumes entre seulement 2017 et 2023) eurent liquidé des pans entiers de notre production et brisé notre indépendance alimentaire, on se rassura en disant que nos productions étaient rentables et « sauvaient » une balance commerciale peu brillante. Ces illusions n’empêchèrent pas ce qui devait arriver d’arriver : trop peu nombreuse, trop peu diverse, trop dépendante des marchés extérieurs, notre agriculture perd à son tour de l’argent. Y compris son secteur historiquement fort, la viticulture, qui n’a cessé de perdre des parts de marché depuis 1970 et que des droits de douane ahurissants achèvent aujourd’hui. Tous les secteurs sont touchés : entre 2016 et 2022, la France a perdu 10 % de ses vaches laitières et 14 % de ses vaches allaitantes. Et cela ne va pas mieux dans la viande : la balance commerciale de viande bovine était négative de plus de 770 millions d’euros en 2024. Avec cela, on tue ce qui marche encore avec les écolos qui s’occupent de méga bassines et de « pesticides ».











