Scolarisation, éducation, décisions par rapport aux enfants : au Royaume-Uni, l’Etat se substitue de plus en plus volontiers aux familles comme le montre cette histoire d’un garçon de 14 ans que ses parents ont emmené en vacances en période scolaire. L’escapade avait duré cinq jours et n’avait pas été autorisée par la direction de l’école Sweyne Park, à Raleigh, Essex. Au retour de la famille, les parents se sont vu réclamer des amendes de 120 livres chacun par l’établissement. Ils ont refusé de payer… et l’huissier a fini par débarquer en mars, présentant une note de 1.200 livres, soit plus de 1.600 euros, après que le couple a été traîné en justice pour défaut de scolarisation de leur fils.
La grand-mère du garçon a payé l’amende pour leur éviter la saisie de leurs biens : le couple était paniqué car l’huissier menaçait de forcer l’entrée et de se servir si l’amende n’était pas payée dans l’heure – pour un coût total de 3.500 livres. De plus, les deux parents étaient menacés de 3 mois de prison chacun s’ils ne payaient pas…
Les vacances en période scolaire sont beaucoup moins chères – si l’on ne compte pas l’amende de 1.600 euros !
« Mon petit-fils est doué et il pouvait facilement rater cinq jours. Je sais bien que c’était mal de lui faire manquer l’école, mais j’ai trouvé la punition totalement disproportionnée – cela m’a un peu fait penser à la Stasi, et à Big Brother », a-t-elle expliqué à la presse.
Les parents avaient profité des prix bas pendant les périodes scolaires pour emmener leur garçon en Espagne et lui permettre de prendre l’avion pour la première fois.
Jusqu’en 2013, les directeurs d’école pouvaient accorder jusqu’à 10 jours d’absence par an pour permettre aux parents de profiter des prix avantageux pour partir en vacances – surtout ceux qui ne peuvent se permettre de payer les tarifs exorbitants proposés en période de vacances scolaires, au détriment des familles. Une nouvelle loi contraint désormais les directeurs à n’accorder ces absences que dans le cadre de circonstances exceptionnelles, et les oblige également à signaler les contrevenants aux autorités locales.
Royaume-Uni : mesures draconiennes pour permettre l’ingérence entre parents et enfants
A l’époque, de nombreux élus avaient dénoncé ces « mesures draconiennes » qui ne tiennent pas compte des besoins et des droits des familles, ni du bien des enfants qui ont parfois davantage besoin de passer une bonne semaine de vacances avec leur père et leur mère que d’assister aux cours…
Les autorités locales n’ont rien voulu entendre et la famille qui vit à Hullbridge a été soumise à l’arsenal complet de sanctions et de poursuites, dont la mise en œuvre est confiée aux services de « bien-être et d’éducation » (Education Welfare Service) propre à chaque commune. Ces sanctions peuvent être assorties, le cas échéant, à des mesures de « surveillance éducative ».
Une vraie plaisanterie, lorsqu’on pense aux contenus de l’instruction dispensée par les écoles, pas plus intelligentes ni morales au Royaume-Uni qu’en France…
Anne Dolhein