Bryn Jones, 73 ans, a peut-être quitté Rolls-Royce il y a quinze ans, mais il y a sans doute gardé des relations bien placées et des affaires le rattrapent. La police antiterroriste a fait irruption chez lui, hier : il serait soupçonné de violation de la loi sur les secrets officiels dans la participation active à un complot chinois visant à voler les secrets du nouveau chasseur furtif F-35B acquis par la RAF pour plus de 100 millions de livres sterling.
C’est le MI5 qui a été informé de la possible transmission d’informations classées à Beijing. Car Bryn Jones, qui était en 2003 technologue en chef de la combustion chez Rolls-Royce (qui a travaillé sur le système de propulsion top secret du F-35B), a été invité à titre de « professeur » dans la « combustion à turbine à gaz » à l’Université aéronautique de Xian, en Chine centrale…
L’importance de la fuite est capitale. De l’avis du chef de la section aérienne, le maréchal Stephen Hillier, le F-35 est « le jet de combat le plus avancé et le plus dynamique» de l’histoire britannique ». Avec une vitesse de pointe de 1,6 Mach et une portée de 300 miles, l’avion peut passer quasiment inaperçu des radars ennemis. Le gouvernement britannique s’est déjà engagé à dépenser 9,1 milliards de livres sterling sur 48 avions d’ici 2025.
Au niveau mondial, le F-35 est le plus grand programme de défense en cours, évalué à plus de 1,3 billion de dollars. Et l’industrie britannique fournit 15 % de la valeur de chaque avion, dont la technologie du fameux moteur à propulsion via Rolls-Royce. Mais il est à craindre qu’elle ne soit déjà entre les mains de puissances étrangères…