Il faut trouver des « solutions viables » pour intégrer plus rapidement les « réfugiés » parmi les actifs en Allemagne, a déclaré jeudi Angela Merkel devant un parterre de chefs d’entreprise des plus grosses sociétés allemandes convoqués pour écouter la bonne parole. Le chancelier, en difficulté après la défaite historique du CDU aux élections de Berlin, est à la recherche de solutions pour faire admettre que le gouvernement a enfin pris la mesure des problèmes suscités par sa politique des portes ouvertes aux « réfugiés » (qui sont si souvent des migrants économiques). Les Allemands sont de plus en plus hostiles à cette politique, et ce d’autant que les nouveau-venus ne sont pas précisément au travail.
Les entreprises du DAX sommées de participer à l’embauche des migrants
En faisant cet appel vigoureux aux entrepreneurs – il ne manque plus que les quotas et les sanctions – Angela Merkel démontre une fois de plus l’impuissance et l’impréparation des pouvoirs publics qu’elle est censée diriger devant la vague migratoire. Les promesses d’une main-d’œuvre abondante et peu chère, qui avaient incité nombre de responsables de sociétés à soutenir la politique des bras ouverts, n’ont pas été tenues. En se tournant vers les dirigeants des grandes entreprises, Merkel leur attribue en quelque sorte la responsabilité, sinon la faute de la situation actuelle.
Les grosses entreprises ont embauché 100 migrants !
Celle-ci se résume en quelques mots : sur le million de migrants arrivés en 2015, un peu plus de 100 (cent !) ont été embauchés par les grosses entreprises. Les raisons de cela sont multiples : mauvaise maîtrise de la langue allemande, incapacité à apporter la preuve d’une qualification professionnelle, statut de résidence précaire… Ils ont également des difficultés à s’intégrer dans le florissant système d’apprentissage en Allemagne qui assure aux employeurs de pouvoir embaucher des jeunes ayant reçu une formation en adéquation avec le travail à fournir. On manque de main d’œuvre qualifiée, mais il y a peu d’espoir que les migrants parviennent à obtenir une qualification.
Angela Merkel met la pression pour compenser les effets de son accueil des réfugiés
Pourtant, Mme Merkel a réussi à convaincre les grands patrons… dans une modeste mesure, de l’intérêt à accélérer les programmes de formation et d’intégration dans un contexte de repli démographique qui fera perdre à l’Allemagne quelque 6 millions d’actifs d’ici à 2030. A raison de programmes ouverts à 150 réfugiés par-ci, 50 par là – c’est ce que promettent Deutsche Bahn, Thyssenkrupp ou Daimler – on n’est pas près d’éponger le trop plein de réfugiés supposés en attente d’activité. D’ailleurs les patrons des sociétés du DAX étaient surtout d’accord pour dire qu’il fallait motiver les entrepreneurs qui ne sont pas encore « actifs ».
Les absents ont toujours tort.