L’Allemagne sinistrée : la fuite vers l’arc-en-ciel

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L’effondrement de la fécondité en Allemagne date d’un demi-siècle, et malgré l’invasion migratoire, cette démographie sinistrée mène aujourd’hui à la ruine de l’économie : l’industrie en crise manque d’ouvriers qualifiés. Voilà pourquoi la coalition de gauche au pouvoir a fait passer au mois d’août plusieurs réformes sociétales pour tenter de retrouver son unité et de relancer la machine : légalisation du cannabis, changement d’identité facilité pour les « transgenres » et maintenant réforme du code de la nationalité pour accueillir plus de « migrants ». C’est la fuite générale dans la révolution arc-en-ciel d’un gouvernement Scholz en grande difficulté.

 

Un « contrat de progrès » pour l’Allemagne

Naguère, en France, le gouvernement augmentait les tarifs publics pendant les grandes vacances. La coalition du chancelier Scholz utilise une tactique analogue. Elle a profité du mois d’août pour mettre en œuvre trois projets qui dérangent la majorité silencieuse mais sont conformes au « contrat » qui lie les partis « progressistes » qui l’ont formée après les élections de 2021 (Verts, SPD, et libéraux du FDP). Il a pour titre « Oser plus de progrès » et se déploie suivant deux grands axes de la révolution arc-en-ciel, progrès « sociétal » (perversion des mœurs par la drogue et la permissivité LGBT) et progrès « anti-raciste », bradage de la nationalité allemande, avec l’aide du premier magistrat de la république fédérale, le président Frank-Walter Steinmeier.

 

A l’origine du marasme, une démographie sinistrée

Ce socialiste bon teint, rival malheureux puis allié d’Angela Merkel a récemment déclaré que « l’Allemagne était un pays d’immigration et le restera. (…) Il n’y a pas d’Allemands à part entière ni de demi-Allemands, il n’y a pas d’Allemands de souche ou de nouveaux Allemands ». Ces déclarations sont confuses et n’ont pas toutes la même valeur. S’il est vrai que la nationalité allemande ne se divise pas, cela n’empêche nullement qu’il y ait des Allemands de souche et de nouveaux Allemands. D’autre part, l’Allemagne n’a pas toujours été un pays d’immigration, ce serait historiquement faux de le négliger : c’est au contraire un phénomène tout récent directement causé par la démographie sinistrée du pays depuis le milieu des années soixante. L’hédonisme, la mauvaise conscience issue de la seconde guerre mondiale, la « hundfamilie » (famille « à chien » où l’animal domestique remplace les enfants) ont mené l’Allemagne à un véritable suicide qu’elle masque mal par le grand remplacement de sa population par des Turcs et des gens venus de l’Est, puis, depuis 2014, par un cocktail de peuples venus d’Afrique, du Proche-Orient et d’Afghanistan.

 

La fuite en avant de l’Allemagne devant l’invasion

Malgré cela, la démographie allemande, sinistrée une première fois dans les années soixante avec la chute de la fécondité, a connu un véritable effondrement à la fin des années 90 quand les classes creuses provoquées par cette chute sont venues en âge de procréer : et l’Allemagne s’est jetée dans une interminable fuite en avant dans l’accueil de l’invasion, malgré ses terribles conséquences, comme l’a montré la terrible nuit des viols de la Saint Sylvestre 2016. Et aujourd’hui, comme plus d’un million et demi de postes de travail ne sont pas pourvus en Allemagne, un projet de loi va entrer en discussion, visant à favoriser la naturalisation des étrangers.

 

L’Allemagne ouvre sa nationalité

A condition de subvenir à ses besoins et de ne pas s’être rendu coupable d’actes racistes ou antisémite, un étranger pourra demander la nationalité allemande cinq ans seulement après son arrivée sur le territoire, au lieu de huit actuellement. Une « naturalisation turbo » est même prévue pour les meilleurs éléments, qui maîtrisent la langue, ont une compétence professionnelle recherchée ou ont fait preuve d’un « engagement bénévole exceptionnel au service du pays ». Un enfant né en Allemagne d’un parent y résidant légalement depuis cinq ans aura automatiquement la nationalité allemande. Le gouvernement tient particulièrement à cette loi car il tient la situation d’aujourd’hui pour anormale. Selon ses chiffres, sur 84,5 millions d’habitants de l’Allemagne, 12 sont étrangers, soit 14 %, dont 5,3 millions résident en Allemagne depuis plus de dix ans.

 

Vers une Allemagne arc-en-ciel

Enfin, pour promouvoir la « diversité », un étranger qui ne fait pas partie de l’Union européenne pourra devenir allemand sans renoncer à sa nationalité d’origine. Le ministre de l’intérieur Nancy Fäser a été très claire : « Nous sommes en train de créer une loi moderne de l’immigration qui apporte la justice à notre société diverse – enfin ! » Après des années d’un débat « hélas marqué par l’exclusion, le ressentiment et une propagande à bon marché », les candidats à la nationalité « ne seront plus forcés d’abandonner une part de leur identité ». Ces déclarations montrent que remédier au manque de main-d’œuvre n’est qu’un prétexte et que le véritable but de la loi est ailleurs. On peut très bien faire tourner l’économie avec un volant de travailleurs étrangers. Mais il s’agit là d’intégrer ces étrangers pour en faire des « Allemands à part entière », pour reprendre le vocabulaire de Steinmeier, en remplacement des Allemands de souche non nés. De les intégrer mais non de les assimiler, chacun gardant son identité d’origine. De façon à créer un arc-en-ciel ethnique en Allemagne, avec un arc-en-ciel de genres et un arc-en-ciel moral : la diversité sans frontières dans un Etat dont la nationalité est seulement là pour protéger un projet idéologique.

 

Pauline Mille