DRAME/ANIMATION Anomalisa ♠


 
Anomalisa est un jeu de mot : une certaine Lisa (Lise) est l’objet des flatteries du personnage principal masculin, qui la qualifie ainsi par allusion à la Mona Lisa, la Joconde qui se trouve au Louvre.
 
Anomalisa relève de la technique, rare, de l’animation de poupées, avec des décors très fins à échelle adaptée. Sur le plan des images, la réussite est exceptionnelle. Le spectateur est immergé dans cette esthétique particulière, dès les premières séquences, un vol en Boeing 737, puis un trajet en taxi. Le réalisme de l’animation en rend à l’occasion certains passages indécents, et d’autant plus gênants. Le film a été salué par les critiques désinformateurs pour sa virtuosité formelle, indiscutable, et pour son fond, qui serait une satire triste de la société américaine, suivant leur opinion, fort réussie. On ne partagera nullement ce jugement.
 

Anomalisa

 
Le sujet est en effet celui d’une satire triste : un auteur reconnu de conseils en bonheur en entreprise, se rend à Cincinnati, en Ohio, lors d’un hiver froid et neigeux – de neige fondue – pour y donner une conférence sur son thème de compétence reconnue. Signalons la distraction pénible du traducteur : 20°F correspondent à – 7°C, et certainement pas 20°C. Ces – 7°C ne sont pas impossibles en cette saison et en ce lieu, et cela participe à l’ambiance. Le personnage, dépressif, sombre dans la folie. Epoux et père, il fornique pour une nuit avec la naïve Anomalisa, en lui promettant la lune.
 

Anomalisa : à fuir

 
L’intrigue s’avère un peu maigre. Le personnage principal est un imposteur, égocentrique, et de ce fait rapidement odieux dans son comportement. Il n’éveille nulle sympathie. Quant à la critique sociale, pas forcément fausse, elle n’est pas d’une grande originalité.
 
La qualité de l’animation a permis de réaliser des scènes de fornication, longues, d’une indécence rare, et absolument pas annoncées. Il y a aussi très probablement des allusions appuyées aux marionnettes érotiques japonaises, sous-culture que nous ne connaissons pas et ne désirons pas connaître. Du fait de ces multiples obscénités explicites trop présentes, Anomalisa est donc à fuir. Le reste n’est d’ailleurs pas passionnant.
 

Hector Jovien

 
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