Hypocrisie ordinaire : Aurane Reihanian, poursuivi pour homophobie, joue son avenir politique à cause de ses propos sur la PMA

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Toute la presse a parlé parle des propos scandaleux du chef des jeunes avec Wauquiez, Aurane Reihanian qui a déclaré la semaine dernière : « [les enfants nés de GPA] ne devraient même pas exister ». Une polémique s’est déclenchée pour savoir s’il parlait en réalité de la gestation pour autrui au bénéfice des gays, de la PMA ou procréation médicale assistée en général, ou pour les lesbiennes, bref, une tempête médiatique qui s’est achevée par des poursuites pour « homophobie » annoncées dans la foulée. Le jeune assistant parlementaire joue son avenir politique sur ce qui semble être une maladresse d’expression. Mais en réalité et quoi qu’il ait dit, l’affaire révèle la dictature de la pensée unique, et plus encore l’hypocrisie autour des enfants conçus.
 
La question posée par Libération à Aurane Reihanian était celle-ci : « Partagez-vous la conception de la famille qu’a Sens commun ? Que pensez-vous de la PMA pour les gays ? Plusieurs générations d’enfants en sont déjà nées, il devient urgent d’avoir un cadre législatif. »
 

Aurane Reihanian n’a plus d’avenir politique chez Les Républicains

 
Réponse de Reihanian : « En toute logique, ces enfants-là ne devraient même pas exister. Je suis contre la PMA et contre la GPA, je suis contre les deux, car l’un va entraîner l’autre. Quand on officialise politiquement, on va dans un sens, on véhicule une certaine image de la société. »
 
Cri d’orfraie du journaliste de Libé : « Vous vous rendez compte de ce que vous venez de dire sur ces enfants ? C’est hyper violent de dire ça, c’est presque de l’eugénisme… »
 
Ce proche de Laurent Wauquiez – qui s’est prudemment désolidarisé de son poulain en l’écartant de la course à la prochaine élection du nouveau président de son mouvement des jeunes – a tenté de rectifier le tir, en vain, expliquant qu’il parlait de la GPA uniquement : puisqu’elle est illégale, ce type de naissance ne devrait pas se produire.
 

Aurane Reihanian, poursuivi pour homophobie pour avoir critiqué la PMA

 
Pour finir, devant le tollé médiatique, Aurane Reihanian a publié le 14 décembre un communiqué via Twitter, assurant qu’il avait voulu parler de la « situation juridique » de ces enfants, questions qui ne se poseraient pas si la loi était respectée. Il ajoute (fautes d’orthographe comprises) : « Je sais que mes propos tels que retranscris ont pu choquer voire blesser certains lecteurs. Je le regrette très sincèrement car tel n’était pas mon intention. Je tiens à leur présenter mes plus sincères excuses. » Et de préciser qu’il parlait essentiellement de la PMA pour les couples de femmes qui est selon lui la porte ouverte à tous les abus. « Suis évidement pour la reconnaissance légitime des droits des enfants issus d’une PMA et GPA qui doivent vivre dignement », ajoutait-il.
 
Cela n’a pas empêché les poursuites : SOS Homophobie a annoncé avoir porté plainte en assurant que « de tels propos nourrissent et légitiment la haine contre les couples de femmes et leurs enfants ». « Ils sont un appel à la négation de l’existence des familles homoparentales », dénonce l’organe de censure de la mouvance LGBT. L’association Mousse a également déclenché une action en justice.
 

Aurane Reihanian plaide pour la reconnaissance de chaque enfant. Et l’IVG ?

 
La presse en général s’intéresse moins à la suite du communiqué d’excuses d’Aurane Reihanian : «  Chaque enfant a évidemment le droit à la vie et à une digne reconnaissance. Nul ne peut lui nier l’existence d’un enfant, quel qu’il soit et d’où qu’il vienne. C’est même le rôle de tout responsable politique de leur reconnaître un cadre juridique protecteur de leurs droits et libertés. Telle est ma conviction profonde. »
 
Une lecture littérale laisserait croire que Reihanian s’oppose à l’avortement dans tous les cas. Voilà qui serait logique pour éviter tout soupçon d’eugénisme (évoqué par Libération). Faut-il accueillir chaque enfant conçu ? Est-ce bien le rôle de tout responsable politique de protéger ses droits, sous peine de passer pour monstrueux ? Nous sommes prêts à applaudir des deux mains…
 
Mais hélas. Les Républicains, comme l’ensemble des grands partis français, reconnaît le « droit » à l’avortement et le remboursement de l’IVG par l’Etat. Et il n’y a pas de SOS Humanité pour porter plainte.
 

Jeanne Smits