Le Premier ministre australien tient davantage à sa propre peau électorale qu’à la réduction des émissions de CO2 : Malcolm Turnbull vient de renoncer à la mise en place de nouveaux objectifs dictées par les Accords de Paris à la suite de la COP 21 alors que des élus de son propre gouvernement ont décidé de mener une fronde qui menaçait lui coûter sa place de leader. Le « changement climatique » dont on nous dit qu’il constitue une menace existentielle d’une gravité sans précédent apparaît ainsi comme moins inquiétant pour les personnes au pouvoir, censées être les mieux informées, que la perte potentielle de leur position. Intéressant…
Malcolm Turnbull prévoyait la mise en place d’une politique énergétique, sous le vocable National Energy Guarantee, qui avait pour objectif la réduction des émissions de CO2 de 26 % par l’Australie d’ici à 2030 sur la base des niveaux de 2005. Il ne s’agissait pas d’un engagement suffisant pour remplir la totalité des exigences des Accords de Paris mais le plan était assez important pour s’en rapprocher – et surtout pour peser négativement sur l’économie australienne.
Malcolm Turnbull désengage l’Australie des Accords de Paris
C’est l’ancien Premier ministre, le climatosceptique Tony Abbott, jadis très indépendant par rapport aux diktats du lobby mondialo-climatique, qui a obtenu cette reculade. Il avait pourtant signé les Accords de Paris en affichant cet objectif de réduction de 26 % ; en 2014, il brandissait même l’idée que cette réduction pourrait atteindre jusqu’à 28 % en fonction les circonstances. Mais depuis lors, il a redit son scepticisme et a menacé de voter contre les lois de mise en application des dits accords avec les rebelles du parti libéral, avec à la clef le risque pour son successeur de perdre la confiance du parlement. Abbott aurait manifesté sa volonté de soutenir l’actuel ministre de l’intérieur australien, Peter Dutton, qui vise à disputer la direction du parti libéral au Premier ministre en exercice.
Tony Abbott a exprimé à la suite de la réunion de la COP 21 son dépit devant le fait qu’il avait été « trompé » à Paris, chose dont il a fait part à plusieurs collègues, selon ses interlocuteurs. Plus récemment, il a qualifié le recours à la politique énergétique nationale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de « folie ».
Le changement climatique effraie moins Malcolm Turnbull que la perte de sa place de chef du parti libéral
Malcolm Turnbull a pris acte la situation en déclarant lundi que les nouvelles lois de politique énergétique ne passeraient pas l’obstacle du Parlement si elles devaient contenir un objectif de réduction d’émissions.
Il a précisé, devant la presse : « L’énergie moins chère a toujours été notre priorité numéro un en matière de politique énergétique. »
La presse mondiale annonce l’événement avec force photos effrayantes de terre craquelée et de feux de broussailles, alors que l’Australie a connu un été particulièrement chaud.