Les avantages fiscaux et les allocations éliminés pour les enfants de troisième rang et davantage : une femme avorte au Royaume-Uni

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Le système d’allocations sociales en voie d’unification et le régime des avantages fiscaux et autres crédits d’impôt ont été profondément remaniés au Royaume-Uni, ce qui est somme toute l’affaire de ce pays qui a choisi de privilégier désormais le principe du « crédit universel ». Allocations logement, allocations familiales et autres aides publiques sont peu à peu remaniées et recalculées pour être versées en une seule fois chaque mois. Mais – et c’est là qu’on touche vraiment à l’universel, aux normes qui transcendent le droit d’organiser la société civile – ces aides et ristournes fiscales sont désormais limitées aux familles avec deux enfants au maximum. L’arrivée du troisième bébé n’ouvre aucun droit supplémentaire – à moins que la mère ne prouve qu’elle a été violée ou mise enceinte contre son gré, ou en cas de grossesse multiple. C’est scandaleux en soi, et s’y ajoutent aujourd’hui au Royaume-Uni des cas de femmes qui, se trouvant enceintes de leur troisième enfant, ont recours à l’avortement pour ne pas être trop pénalisées financièrement.
 
Voilà ce qui arrive lorsque c’est l’Etat qui s’est arrogé le droit de récompenser ou de punir les familles selon leur nombre d’enfants : c’est le problème fondamental des allocations familiales qui sont censées à l’origine non pas assurer une redistribution sociale mais compenser les besoins des familles tout en permettant aux employeurs de ne pas payer davantage les salariés ayant charge d’enfant pour assurer un revenu décent.
 

Les avortements d’enfants de troisième rang plus nombreux au Royaume-Uni, selon “The Mirror”

 
En l’occurrence, la nouvelle règle britannique date d’avril 2017 ; elle a été mise en place par le gouvernement conservateur. Un gouvernement qui partage la vision de nombreux organismes d’aide sociale qui considèrent les familles nombreuses comme une charge insupportable pour la collectivité, les accusant volontiers de profiter du système pour s’assurer un revenu sur le dos du contribuable.
 
Le cas de « Sally », jeune maman de deux petits garçons âgés de 4 et 5 ans, est tristement exemplaire. Avec son partenaire, elle n’avait pas planifié une nouvelle grossesse : les deux parents vivent séparément, n’ayant pas les moyens actuellement d’emménager ensemble. Elle a découvert qu’elle était enceinte à quatre mois, et le couple était ravi. « Enfant non planifié mais très désiré », explique-t-elle aujourd’hui.
 
Ayant travaillé 12 ans, la mère vit actuellement des allocations, ayant été diagnostiquée victime de troubles post-traumatiques qui l’empêchent de retourner au travail. Allocations versées sous le régime du crédit universel. Le père, repris de justice, est à la recherche d’un emploi et se trouve actuellement en formation. Une vie dure ou les fins de mois sont déjà difficiles.
 

Avantages fiscaux et allocations éliminés : les enfants aussi

 
Lorsque Sally se découvre enceinte, la loi sur la limitation des allocations vient d’entrer en vigueur. Une amie apprend à Sally qu’elle n’aura droit à rien. Elle panique. Vérifie. De fait : il n’y aura pas un centime et Sally décide qu’elle n’a pas le droit d’imposer encore plus de difficultés à ses deux enfants déjà nés. Au lieu de se rendre à l’échographie pour vérifier la bonne santé de son bébé à naître, elle prend rendez-vous pour un avortement sous anesthésie générale auquel elle se rendra dans les larmes.
 
« Je crois que je ne me pardonnerai jamais. Je sais que j’aurais dû empêcher que cela se produise… » Cela ? La grossesse. La loi britannique part du principe que les contraceptifs étant efficaces, chaque femme peut et doit gérer le nombre d’enfants auxquels elle donnera le jour. Ce n’est pas la politique de l’enfant unique ou des enfants avec ses stérilisations et ses avortements forcés comme en Chine, c’est la pression sournoise sur les femmes taillée sur mesure pour aboutir au même résultat mais de leur plein gré. Dans un contexte où le sens et la valeur de la vie sont largement ignorés, c’est d’autant plus facile.
 
La nouvelle réglementation est censée égaliser le terrain entre les femmes qui travaillent et qui payent pour l’Etat-providence, et celles qui vivent davantage des allocations, « afin que celles qui ont des allocations soient confrontées aux mêmes choix financiers par rapport au nombre d’enfants qu’elles peuvent se permettre que celle qui se soutiennent elles-mêmes à travers le travail ». Où l’enfant est un luxe, et non plus l’avenir de la nation – sans même parler du reste.
 

Jeanne Smits