La NASA – peu suspecte de climato-scepticisme – s’appuie sur de nouveaux résultats d’observations de température aux confins de l’atmosphère terrestre pour annoncer un refroidissement notable dans ces zones, lié à l’un des minima solaires les plus importants de l’ère spatiale. Il s’agit très clairement d’un refroidissement climatique entraîné par la baisse de l’activité solaire, confirmant le rôle important sinon prépondérant du soleil sur les variations de température de la planète.
« Nous constatons une tendance au refroidissement », vient ainsi de déclarer Martin Mlynczak, chercheur principal associé du centre de recherches Langley de la NASA. « Très loin de la surface de la terre, près du bord de l’espace, notre atmosphère perd de l’énergie calorifique. Si les tendances actuelles se poursuivent, on pourrait bientôt atteindre un record de froid pour notre ère spatiale », a-t-il affirmé.
Les nouvelles données sont le fruit de mesures prises par le dispositif SABER (Sounding of the Atmosphere using Broadband Emission Radiometry), embarqués sur le satellite TIMED (Thermosphere Ionosphere Mesosphere Energetics and Dynamics) chargé de la surveillance de l’état de la très haute atmosphère. SABER permet de mesurer la radiation infra-rouge émise par le dioxyde de carbone – le CO2 – et l’oxyde nitrique (NO), qui joue un rôle vital dans le bilan énergétique de la thermosphère, la zone la plus éloignée de notre atmosphère.
Voilà que la NASA annonce un refroidissement climatique dans la très haute atmosphère !
Mlynczak rappelle que cette thermosphère devient toujours plus fraîche pendant les périodes de minimum solaire : « C’est l’une des manières les plus importantes dont le cycle solaire affecte notre planète. »
L’un des effets de ce refroidissement est un rétrécissement de l’atmosphère, avec un effet aérodynamique positif sur les satellites qui s’usent moins vite (mais dont les débris encombrent également plus longtemps l’atmosphère terrestre).
Si SABER n’effectue des relevés directs que depuis 17 ans, l’étude de la corrélation entre les minima solaires et la réduction d’émission d’oxyde nitrique vers l’espace extérieur, qui permet de créer l’index climatique de la thermosphère (TCI), a permis d’utiliser des données plus anciennes remontant aux années 1940 pour évaluer les variations de l’index depuis lors. Actuellement, à l’aune de la courbe établie pour cette période, le TCI est « extrêmement bas » : « A 33 milliards de watts de puissance infra-rouge liée à l’oxyde nitrique, il est dix fois plus bas qu’au cours des phases plus actives du cycle solaire », observe le chercheur américain. On flirte même actuellement avec le plus bas historique depuis que les mesures existent : il s’en faut de peu pour que le record soit brisé, ce qui pourrait se produire dans les mois à venir selon la NASA.
La baisse de l’activité solaire a un effet sur le climat terrestre
Ces données vont dans le sens d’une baisse notable de l’activité solaire que certains centres de recherche estiment devoir durer plusieurs décennies, sur le modèle du minimum de Maunder qui a marqué l’avènement du Petit âge glaciaire de la moitié du 17e au début du 18e siècle.
Si, dans le même temps, la NASA continue de soutenir la théorie du réchauffement climatique – la semaine dernière, elle annonçait que la glace maritime arctique était à son sixième plus bas niveau depuis qu’on la mesure – il n’y a qu’une conclusion à tirer de ces données apparemment contradictoires : les mécanismes du climat sont complexes et pour une large part inconnus des hommes, et parler d’un réchauffement climatique certain et certainement lié à l’activité humaine est bien présomptueux.