
Le député François Ruffin a quitté la France insoumise en 2024, mais il semble qu’il en ait gardé une marque de fabrique. Commentant le projet de loi de l’ancien Premier ministre macronien Gabriel Attal visant à interdire le port du voile aux mineures de moins de quinze ans, assorti d’un délit de « contrainte de port du voile » contre les parents qui forceraient leur fille à se couvrir la tête, il a d’abord lancé : « Est-ce que Gabriel Attal va dire la même chose sur la kippa ? » Puis il a développé sa pensée : « Ce qu’il dit, là, c’est que le voile est imposé aux jeunes, et ce n’est pas choisi. Moi, j’ai été baptisé à six mois. Est-ce qu’on va interdire le baptême parce que c’est imposé ? » Ruffin aurait dû ajouter qu’il a fait ses études dans un collège catholique anciennement tenu par les Jésuites, la Providence, à Amiens, où il a apparemment appris la sophistique. Bon ou mauvais, le projet d’Attal vise le voile en tant que signe de soumission aux hommes et moyen de conquête de l’espace social, non en tant que signe d’appartenance à une religion. C’est important à rappeler dans un pays où 38 % des musulmans font passer la charia devant la loi civile. Quant au baptême, il laisse à celui qui l’a reçu le droit d’apostasier, Ruffin semble l’avoir exercé, et il n’exerce aucune contrainte sur quiconque dans l’espace public. On ignore si Ruffin a été louveteau, mais il ne semble pas être encore sorti, intellectuellement, de La Meute.