Beaucoup sont prêts, en France, à accuser les Etats-Unis d’organiser l’invasion de l’Europe pour affaiblir cette dernière. Ce qu’ils oublient, c’est que l’administration Obama organise sa propre invasion migratoire dans le même temps. Elle n’a cessé de favoriser l’immigration massive et de nouvelles mesures sont en train d’être prises en ce sens.
Depuis quelques mois déjà, la plupart des Américains s’opposent aux traités transpacifique et transatlantique. Pour une raison économique bien entendu, par inquiétude pour la souveraineté des Etats-Unis également, mais un autre sujet préoccupe. C’est le sénateur républicain Jeff Sessions qui l’a notamment dénoncé : le traité transpacifique (TPP) prévoit de gros changements dans la politique d’immigration des Etats-Unis, sans que le Congrès américain n’ait son mot à dire.
Pour lui, l’argument selon lequel le TPP ne contient aucun changement de la politique d’immigration est une manipulation sémantique. Le traité prévoit un accueil plus large de travailleurs étrangers d’une part, et l’allongement des visas de travail d’autre part.
Le traité transpacifique comme un cheval de Troie pour la réforme de l’immigration d’Obama ?
Jeff Sessions n’a pas été le seul à mettre en garde contre le changement de politique migratoire qui risquait d’être imposé par le TPP. Dans un éditorial publié en avril dernier, Curtis Ellis, directeur exécutif de l’organisation Jobs Alliance écrivait : « Le traité transpacifique contient un chapitre entier sur l’immigration. C’est un cheval de Troie pour la politique d’Obama en matière d’immigration. » La Maison-Blanche n’a cessé de démentir et certains responsables républicains ont également affirmé qu’il n’était pas question d’immigration dans le texte.
C’est notamment le cas de Paul Ryan, pourtant connu pour son opposition frontale à toute réforme de l’immigration voulue par l’administration Obama.
Impossible pour les Américains d’en savoir plus, puisque les négociations sont absolument secrètes et seuls les parlementaires ont accès au texte, sans possibilité d’écrire, de prendre des photos ou d’en parler ensuite…
Ils savent seulement qu’un chapitre entier s’intitule « Temporary Entry for Business Persons »… Ils savent également que le traité TISA contient 10 pages uniquement consacrées à la question de l’immigration aux Etats-Unis. Ce TISA pourrait permettre à Obama de signer les accords sans l’avis du Congrès… La question de l’immigration est donc bien comprise dans la négociation de ces accords, directement ou non.
La négociation semble prendre plus de temps que prévu. De très nombreux Américains s’opposent à des négociations dont ils ignorent tout, ce qui est compréhensible.
Barack Obama lance une campagne de facilitation de l’accès à la nationalité aux Etats-Unis qui favorisera l’immigration massive
En attendant, la réforme de l’immigration reste une priorité de Barack Obama, malgré l’opposition croissante des Américains. Le 17 septembre dernier, jour anniversaire de la Constitution américaine, le président américain a lancé une campagne d’accès à la citoyenneté pour les immigrés aux Etats-Unis. Le but : « Encourager les immigrés éligibles à franchir une étape importante dans leur voyage américain en accédant à la citoyenneté ».
On compte aujourd’hui aux Etats-Unis 13,3 millions de résidents permanents légaux, parmi lesquels 8,8 millions sont éligibles à la nationalité américaine, dès lors qu’ils sont présents depuis au moins cinq ans (trois ans dans des cas exceptionnels).
Le rapport de l’organisme qui mène cette campagne – soutenu par la Maison Blanche et le ministère de l’Immigration – rappelle qu’un tiers de ces personnes éligibles habite aux Etats-Unis depuis 1990 ou avant.
Si officiellement, la campagne a été lancée pour coïncider avec la journée de la citoyenneté – jour anniversaire de la Constitution – le New York Times émet une autre hypothèse : parmi les immigrés éligibles, 60 % sont « Latinos », et 20 % sont asiatiques. Deux communautés qui ont massivement voté pour le président Obama. Voilà qui pourrait aider les Démocrates à rattraper leur retard sur les Républicains dans les sondages…
La politisation du processus de naturalisation n’est pas nouvelle, c’est même une longue tradition démocrate aux Etats-Unis. Mais elle est toujours aussi payante. Les immigrés de deuxième ou troisième générations ont tendance à voter Républicain, mais les nouveaux arrivants, eux, choisissent en général les Démocrates, surreprésentés dans les organismes d’accueil.
A noter que cette campagne, censée favoriser l’intégration, se félicite d’avoir imprimé ses documents en une multitude de langues étrangères… Ces documents s’adressent à des personnes qui vivent aux Etats-Unis depuis au moins cinq ans. Difficile de croire qu’elles souhaitent s’intégrer si elles ne sont pas capables de comprendre l’anglais, qui est pourtant la langue officielle du pays dans lequel elles résident.